CECI n'est pas EXECUTE 7 janvier 1879

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7 janvier 1879

Alfred de Falloux à Jules de Bertou

Le 7 janvier 1879

Cher ami, Rose me fait dire qu’elle n’a point reçu votre paquet, et je vais mettre immédiatement godiller à sa recherche ; j’espère que nous n’aurons à nous plaindre que d’un retard. Le sort est arrivé, jusqu’ici à vos almanachs. Je voulais vous le cacher parce que Loyde en avait dernièrement pris un à Segré et que Madame Caradeuc dit qu’elle ne croit plus à aucune prophétie ; par conséquent ne vous en inquiétez plus, quoiqu’il advienne.

Les indignations à la Lambel1 touchent peu L’Univers qui ne serait sensible qu’à des désabonnements, et il n’en continue pas moins à publier des articles qui ne peut faire que des musulmans ; il y en avait –un article, pas un musulman– avant-hier un à mon adresse sur la torture et les supplices en matière de foi plus odieux et plus révoltant qu’on ne saurait l’imaginer sans l’avoir lu. Nous n’allons pas tarder à être rudement châtiés. Mais il faut convenir que la sottise des uns et l’indifférence des autres ne l’auront pas volé.

Les numéros de la République française ont été dans la cheminée, je regrette de ne pouvoir plus vous les envoyer.

Voilà nos souvenirs liquidés pour le passé, à l’égard de Mme de Melun2 et de mes lettres. Reste maintenant à mieux réussir pour le présent. Là-dessus, je vous laisse juge de l’heure et du moyen.

Je continue à recevoir de Rome et de Paris des lettres fort bienveillantes, sur mon évêque d’Orléans. L’académie Tibérine n’a été annoncée, à ma connaissance, que par la Défense et le Figaro ; cela prouve donc que, au Bec, on ne lit que les bons journaux. L’Univers est Le Français, qui sont devenus des espèces de compère, n’ont soufflé mot.

Le mariage Galitzin3 ne se prête pas à beaucoup de détails, semble-t-il, car la princesse qui me l’avait annoncé confidentiellement, il y a déjà quelques temps n’a répondu à aucune de mes questions, ce qui vous explique mon silence. Quand le Bourg d’Iré vous possédera-t-il ?

De son côté, M. Lemanceau4 se mettait en route pour Saint-Martin5 quand la neige l’a forcé à chercher un abri dans la gare Saint Serge6 et à y attendre le train.

Alfred

 

1Lambel, Alexandre de (1814-1903), grand propriétaire lorrain, ce proche d'A. de Melun a contribué, à ses côtés, au développement des œuvres du catholicisme social, à Paris notamment, où dés 1838 il avait fondé le Patronage de Saint-Jean.

2Marie Aldegonde, née van der Cruisse de Waziers (1814-?), épouse d’Anatole de Melun (1807-1888).

3Sans doute Étienne Galitzine (1853-1885) qui, le 19 janvier 1879, épousa Valentine Fortunee Benedite-Cremieux (1859-1938).

4Régisseur du domaine du comte de Falloux.

5Saint-Martin la Foret (Maine-et-Loire), où réside Jules de Bertou.

6Gare Saint-Serge d’Angers.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «7 janvier 1879», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, 1879,mis à jour le : 05/11/2020