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28 mars 1883
René André à Alfred de Falloux
28 mars 1883
Monsieur l’abbé,
La visite de M. de Blois dans l’après-midi d’hier, des courses à la gare et à l’auberge, m’ont bien à contrecœur détourné de mes devoirs envers Rochecotte. M. de Falloux était pourtant bien impatient d’exprimer à vous et à M. l’abbé Chapon1 ses sentiment de reconnaissance ; il compte bien d’ailleurs comme vous le savez, vous les porter lui-même la semaine prochaine. Il a l’intention, que n’a point encore visée la faculté de communier dimanche à la cathédrale. Il marche fort bien, seul et sans fatigue, et reste levé près de la moitié du jour. M. de Blois a été bien content de lui voir une si belle mine et il lui a mené le petit Lili2 dans la gentillesse le charme toujours. M. de Blois n’a pas osé vous mener son fils à Rochecotte pendant la semaine sainte, mais il désire beaucoup réparer ce contretemps en compagnie de M. de Falloux.
M. de Rességuier est parti ce matin à notre grand regret à Tours mais il a du moins laissé M. de Falloux dans un état bien amélioré. Le docteur Farge, qui sort d’ici, vient de faire une conversation politique d’une heure, et il a promis à M. de Falloux de le faire dans deux ou trois jours sortir en voiture pour l’habituer et le préparer à son voyage de Rochecotte.
Recevez, M. l’abbé, avec toute la reconnaissance de M. de Falloux, l’expression de mon très sincère et très respectueux dévouement pour vous et pour tout autour de vous.
R. André
1Chapon, Henri-Louis (1845-1925), ecclésiastique. Ordonné prêtre le 22 mai 1869 par Mgr Dupanloup, il sera vicaire général et chanoine honoraire de Nantes (1894) puis nommé évêque de Nice en 1896.
2Sans doute Louis de Blois (1880-1945), alors âgé de trois ans.