CECI n'est pas EXECUTE 5 décembre 1878

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5 décembre 1878

Ernest Naville à Alfred de Falloux

Genève, le 5 décembre 1878

 

Monsieur,

Je vois, par une expérience de tous les jours, le mal fait, non seulement à la cause du catholicisme mais à celle de la foi chrétienne en général par la pensée que le parti religieux, s’il venait au pouvoir supprimerait toutes les libertés modernes.

Des hommes d’ailleurs honnêtes et droits acceptent et justifient, en quelque mesure au moins, des mesures iniques prises à l’égard de l’Église romaine en confondant l’Église avec L’Univers et la religion avec M. Veuillot.

C’est donc, non pas avec intérêt seulement, mais avec une vraie sympathie que je viens de lire votre brochure sur la Contre révolution.

Vous avez rempli noblement un grand devoir en parlant haut et ferme comme vous l’avez fait. Puissiez-vous trouver dans les rangs des catholiques français de nombreux imitateurs ! Je le désire vivement ; mais je dois ajouter hélas ! que je le désire plus que je ne l’espère.

Pourquoi le courage de ses opinions est-il si rare, tandis que le courage qui fait braver la mitraille est relativement si commune ?

Agréez, je vous prie, l’expression de ma forme respectueuse sympathie.

Ernest Naville


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «5 décembre 1878», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, 1878,mis à jour le : 12/06/2020