1885 |
27 avril 1885
Albert de Rességuier à Alfred de Falloux
Paris, 27 avril 1885
Cher ami, voici la réponse de la Marine au sujet de Monsieur Mercié1. Vous avez du recevoir ce matin trois des lettres de Monsieur le comte de Chambord. J’attends la quatrième que je vous enverrai également, afin que vous décidiez ce que nous devons publier. Lavedan conseille des citations partielles dans le corps de l’article et les quatre lettres in extenso à la fin en pièces justificatives. Mais je redoute votre horreur des notes et des pièces justificatives
Elie de Gontaut2 a été rappelé par télégramme de Saint-Pétersbourg à Saumur où il a trouvé un de ses fils mourants. Les dernières nouvelles laissent bien peu d’espoir. Un mot de la princesse Radziwill3 m’a annoncé hier, son arrivée à Paris. Je vais tâcher de la voir aujourd’hui.
Mille millions de tendresses.
Albert
Vous ne m’avez pas répondu pour décider entre Balbe, Balbo4 et Balbi.
Votre discours de réception l’académie française m’a charmé, comme si je le lisais pour la première fois.
1Voir lettre d’Albert de Rességuier à Falloux du 15 avril 1885.
2Gontaut-Biron, Elie de, vicomte (1817-1890), diplomate et homme politique. S'occupant d’œuvres charitables sous l'Empire, il entra en politique après le 4 septembre, se faisant élire en 1871 représentant des Pyrénées Orientales. Siégeant à droite, il se fit inscrire aux réunions Colbert et des Réservoirs. En janvier 1876, il fut élu au Sénat dont il sera membre jusqu'en 1883. Entre-temps, il avait été nommé par Thiers ambassadeur à Berlin, poste qu'il occupa du 4 janvier à sa démission en décembre 1877. Rentré dans la vie privée en 1882, il publia quelques articles remarqués dans le Correspondant, notamment (25 octobre 1889) contre l'alliance des monarchistes et des boulangistes.
3Marie Dorothée Elizabeth de Castellane (1840-1915), fille de Pauline de Castellane, épouse depuis 1857 du prince Antoine Radziwill (1833-1904).
4Il s’agit sans doute du comte Cesare Balbo (1789-1853), homme d’état italien et journaliste. Major dans l’armée piémontaise, il est l’une des principaux théoriciens du Risorgimiento. Il devient président du Conseil en 1848. Falloux est alors ministre de l’Instruction publique et des Cultes dans le gouvernement de Louis-Napoléon Bonaparte.
