1885 |
2 mai 1885
Albert de Rességuier à Alfred de Falloux
Paris, 2 mai 1885
Cher ami, M. Jardry1 se ravise. Il croit, aujourd’hui que le volume sera prêt avant le 25 mai. C’est donc dans le numéro du 102 que doit paraître Olivier de Serres3.
Lavedan est très souffrant des yeux et de la grippe. Je l’ai vu ce matin en bien mauvais état. Il espère, néanmoins, pouvoir faire l’article Marchand que nous ferons reproduire dans le Français, la Défense avec la Saint-Barthélemy4. Depeyre5 et Denais6 sont tout à vos ordres.
Depeyre a été très content de sa visite à la rue de Varenne.
Fernand de Rességuier7 nous a envoyé son fils Étienne8 à sa place, nous avons pu le loger chez nous. Mille tendresses.
Albert
1Secrétaire de Falloux.
2Le Correspondant paraissait tous les 10 et 25 du mois.
3Falloux avait écrit une biographie du célèbre agronome qui devait paraître en 1885 dans un recueil de textes intitulé Études et Souvenirs.
4Brochure de Falloux intégrée dans Études et Souvenirs, Paris, Plon 1885.
5Depeyre Octave Victor (1825-1891), avocat et homme politique. Élu député de la Haute-Garonne en 1871, il s'était fait inscrire à la réunion Colbert et aux Réservoirs et avait pris place à droite. Ardent monarchiste, il attaqua à diverses reprises le gouvernement de Thiers et contribua activement à son renversement. Il fut l'un des auteurs du projet de prorogation des pouvoirs du maréchal qui aboutit au septennat voté le 20 novembre 1873. Ministre de la Justice dans le cabinet de Broglie remanié, il prit plusieurs mesures conformes à ses opinions et défendit, contre ses propres amis les légitimistes « le caractère incommutable du vote du 20 novembre, par lequel l'assemblée a entendu placer les pouvoirs du maréchal et leur durée au-dessus de toute contestation. ». Ayant suivi le cabinet de Broglie dans sa chute (21 mai 1875), il reprit sa place à droite et vota pour les prières publiques, pour l'abrogation des lois d'exil, pour le pouvoir constituant de l'Assemblée, pour l'arrêté contre les enterrements civils contre l'amendement Wallon et contre les lois constitutionnelles. Il sera élu au Sénat le 30 janvier 1876. Battu lors du renouvellement triennal du sénat en 1879, il quitta la vie politique. Il est alors administrateur de l’Université catholique de Paris.
6Joseph Denais (1851-1916), écrivain e journaliste angevin. Collaborateur à l’Union de l’Ouest et au Répertoire archéologique de l’Anjou. Appelé à Paris par Mgr Dupanloup pour entrer à La Défense, il en devient le rédacteur en chef en 1876. Fondateur en 1886 de l’Observateur français, il sera nommé secrétaire de l’Association des Journalistes parisiens.
7Ferdinand de Rességuier (1818-1906).
8Etienne de Rességuier (1861-1927).
