1886 |
24 février 1886
Albert de Rességuier à Alfred de Falloux
Paris, 24 février 1886
Mon cher ami,
Voici plus de six semaines que nous avons entrepris M. L. et moi le très cher et très attachant travail que vous nous avez confié. Je vous ai dit combien ce collaborateur me paraissait bien choisi et combien il m’était agréable à moi-même ; mais ce que je ne prévoyais pas c’est l’impossibilité d’obtenir de lui un travail régulier et un arrangement de jours et d’heures de rendez-vous. Il en résulte que notre tâche n’avance pas, que l’imprimeur ne reçoit pas d’épreuves et qu’au détriment de mes affaires et de mes devoirs, j’attends, en vain, des journées entières, ce très aimable, mais insaisissable collaborateur. Nos corrections se sont arrêtées, il y aura demain 8 jours, à la page 92. Vous voyez qu’à ce train nous en aurions pour deux ans, alors même que notre travail ne fût pas suspendu, comme il le sera nécessairement, pendant nos quatre ou cinq mois de villégiature. Ce n’est pas sans une très grande peine que je renonce à une œuvre qui m’était infiniment douce ; mais je crois devoir, en conscience, vous demander de m’en décharger.. Que ne vous en chargez vous vous-même, dans les loisirs de la campagne en nous consultant seulement dans les cas où vous le jugeriez à propos ?
Je n’ai rien dit de tout ceci ni à L. ni à Mme de Castellane ni à personne et j’attendrai votre réponse pour en parler et approuver le parti auquel vous vous arrêterez.
Mandez-moi si vous êtes satisfait de la façon dont vos affaires s’arrangent. Je le souhaite vivement, et je suis bien cordialement tout à vous.
A. de Rességuier
Je n’ai encore aucune solution pour mon affaire anglaise.