CECI n'est pas EXECUTE 15 février 1882

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15 février 1882

Ferdinand Roze à Alfred de Falloux

15 février 1882

Monsieur le comte, ma pauvre intelligence est tellement obscure depuis quelques jours que c’est à grand-peine que j’ai enfanté les deux en-tête que je vous envoie. M. de Rességuier a été témoin de ce pénible travail1.

Avant d’avoir reçu votre lettre ce matin, j’avais fait la correction de surpassant dans l’avant-propos général.Une question qui embarrasse l’aréopage : doit-on dire liberté d’enseignement ou de l’enseignement ? On trouve indistinctement l’un et l’autre… c’est au membre de L’académie que nous nous adressons,… n’en déplaise à M. Penaud2.

Demain, je remettrai à M. Plon3 le premier volume. Je pourrais pour rester dans le délai imparti, le lui remettre ce soir à minuit moins 1 minute, mais je craindrais de n’être pas reçu. J’ai encore à mettre la dernière main à l’entête sur l’école d’administration, que je vous enverrai, mais qui est fort peu important.

Veuillez nous renvoyer le plus tôt possible les entêtes que je vous expédie aujourd’hui ; il n’y a pourtant pas, je crois, péril en la demeure, car je ne suppose pas que M. Plon commence à imprimer avant lundi. Dans tous les cas, je les lui remettrai demain tel que je vous les envoie (rédaction la plus longue) ; Ce n’est qu’une copie que je vous adresse. D’ailleurs ces en-têtes n’arrivent pas en première ligne dans le volume ; nous serons donc à temps de les modifier avant la pression.

Si j’avais le temps, Monsieur le comte, je vous répéterais que je n’ai aucun droit à votre reconnaissance, que je suis votre obligé ; laissez-moi vous dire tout simplement que je n’ai qu’un désir, c’est d’égaler en dévouement MM. de Rességuier et Jardry.

Veuillez agréer l’assurance de mon profond et respectueux attachement.

F. Roze

J’adresse mes amitiés à M. Penaud.

M. Jardry m’a envoyé ce matin votre discours de bienvenue à M.Villemain4. Je l’ai lu très rapidement et je me propose de le relire demain avec M. de Rességuier. En toute sincérité, je l’ai trouvé charmant d’un bout à l’autre, mais je me demande s’il n’est pas un peu trop littéraire, pour trouver place dans un volume politique. Je réserve mon opinion jusqu’à lecture plus approfondie.

1F. Roze et A. de Rességuier assistés de Jardry collaboraient à l’édition d’un ouvrage de Falloux rassemblant certains de ses discours et articles qui allait paraître sous le titre de Discours et mélanges politiques, Paris, Plon, 1882.

2Secrétaire de Falloux.

3Éditeur.

4Villemain, Abel-François (1790-1870), critique littéraire, historien et homme politique français. Nommé professeur de littérature française à la Sorbonne en 1816, il fut élu cinq ans plus tard à l’Académie française. Il fut ministre de l’Instruction publique dans le ministère Soult (mai 1839-février 1840) et dans le ministère Soult-Guizot (octobre 1840-décembre 1844). Contraint, pour des raisons de santé de quitter la scène politique, il rentra dans la vie privée et rédigea plusieurs ouvrages sur l’histoire et la littérature.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «15 février 1882», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, 1882,mis à jour le : 12/11/2020