CECI n'est pas EXECUTE 20 février 1864

Année 1864 |

20 février 1864

J. Pascalet à Alfred de Falloux

Marseille, 20 février 1864

Monsieur,

J’ai lu dans un des derniers numéros de la Presse que vous vous occupiez de publier des lettres inédites du père Lacordaire1.

J’ose, Monsieur, vous transmettre une de ses lettres dans la pensée qu’elle pourra trouver place dans votre requête ; je la tiens à votre disposition et me permets de vous en envoyer seulement qu’une copie.

Veuillez recevoir, Monsieur, l’assurance de ma haute considération.

J. Pascalet

 

Copie

Sorèze2, le 1er juillet 1858

Monsieur, la lettre que vous m’avez communiquée porte sur : premièrement, que tous les maux de la société humaine telle qu’elle est aujourd’hui viennent du christianisme interprété par l’Église, secondement que l’Église abuse de la confiance qu’inspire à ses fidèles pour commettre les plus grands crimes.

Le premier point suppose une grande ignorance de l’état de la société avant le cristallise une grande illusion sur les améliorations dont elle est susceptible par le moyen d’une certaine organisation qu’on appelle communistes ou socialistes. Cette ignorance et cette illusion ne peuvent pas être combattue par quelques pages. Mais par une suite de lectures sérieuses, capable de détruire l’impression causée dans l’esprit de l’auteur par les livres absurdes dont il vous donne la liste.

Quant à l’usage que l’Eglise fait de la confiance en l’inspire, cela suppose de la part des fidèles une sottise de 18 siècles, et de la part de l’auteur un préjugé que l’expérience seule pourrait guérir.

Quand une intelligence est arrivée à ce degré d’affaiblissement elle touche presque à la démence. Il faut beaucoup prier pour elle. Tâchez d’obtenir qu’elle lise de bons livres et se mettre en rapport avec des gens honnêtes et éclairés.

Veuillez agréer, Monsieur, assurance de ma considération distinguée.

Dominique Lacordaire des Frères prêcheurs.

1Falloux s’apprêtait à publier Correspondance du R. P. Lacordaire et de Mme Swetchine, Paris, Didier, 1864, 584 p.

2Depuis le 27 juin 1854, le P. Lacordaire s'est vu confier la direction du collège de Sorèze, dans le Tarn.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «20 février 1864», correspondance-falloux [En ligne], Second Empire, Année 1852-1870, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, Année 1864,mis à jour le : 20/11/2020