Année 1854 |
10 décembre 1854
Etienne-David Pasquier à Alfred de Falloux
Paris, 10 décembre 1854
Monsieur le vicomte,
Ma réponse à la très obligeante, à la trop obligeante lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire s’est fait attendre plus que je n’aurais voulu. Je commence par vous dire que mon concours et mon appui ont beaucoup moins d’importance au sein de l’académie1 que vous ne le supposez ; toutefois il vous était acquis, et la lettre que j’ai répondue à M. Molé, sur ce sujet, ne peut laisser aucun doute.
Mais j’avais prévu dans cette lettre une candidature qui pouvait se produire et qui prime aurait toutes les autres, c’était celle du duc de Broglie. Ses amis n’en faisaient aucun doute, lorsqu’est survenue la lettre que votre correspondance avec le prince de Broglie vous avait mis dans le cas de m’écrire. Cet incident a dû être éclairci ; il a nécessité des correspondances avec le duc de Broglie, et de là est venu le retard de la réponse que je vous devais.
Aujourd’hui les résultats de cette correspondance ne laissent aucune incertitude, les nombreux amis du de Broglie se croient parfaitement autorisés à le tenir pour leur candidat et à le produire comme tel. Vous voyez, Monsieur le vicomte, que, très décidément, le cas que vous aviez prévu dès le début de cette petite affaire, ce démontre, et qu’il ne me reste à vous offrir que ma bonne volonté pour l’avenir.
Veuillez recevoir avec cette assurance, celle de ma considération la plus distinguée et la mieux acquise.
D. Pasquier
1Falloux est alors candidat à l’Académie Française.