CECI n'est pas EXECUTE 2 juillet 1865

Année 1865 |

2 juillet 1865

Louis Claire De Beaupoil de Sainte-Aulaire à Alfred de Falloux

Fumel1 2 juillet [1865]2

Ma bonne cousine, quelle perte l’Église vient de faire et combien elle aura été particulièrement douloureuse à M. de Falloux, qui connaissait l’excellent abbé Perreyve3. On peut dire, que sa courtoisie a été glorieuse puisque sa parole a édifié bien des âmes, et que ses écrits continueront d’éclairer et de consoler les aveugles et les affligés. Je venais d’achever son livre des malades4 quand j’ai lu dans le journal cette triste mort sur laquelle vous avez sans doute d’intéressants détails. Oui certainement, chère cousine, nous ne voulons pas renoncer à l’espoir de vous voir avant l’hiver au Bourg d’Iré ; c’est un projet que mon gendre désire vivement effectuer avec Marie, Victor et moi ; malheureusement cet agréable projet est subordonné pour tous à sa santé, qui ne nous satisfait pas encore ; et après un mieux sensible il recommence à souffrir et va à Paris cette semaine pour consulter de nouveau Hélaton ; probablement on l’enverra aux Eaux d’Evian. Nous ne resterons à Fumel que jusqu’au mois d’octobre, le mariage de ma petite fille d’Harcourt5 avec M. d’Haussonville6 me rappellera alors à Paris ; ce mariage7 désiré par les deux jeunes gens depuis longtemps et donne aux deux familles une satisfaction sans mélange. Je compte sur votre bon intérêt et sur vos prières. M. de Langsdorff8 me charge de tous ses remerciements pour l’approbation donnée à sa bataille. L’opinion du Bourg d’Iré est certes une des plus flatteuses pour lui. M. de Falloux a mille fois raison, ce n’était pas poudrées mais blondes qu’il fallait lire.

Que devient M. de Bertou s’il persiste à aller dans le midi, veuillez lui dire qu’il nous trouvera de pied ferme à Fumel jusqu’au mois d’octobre. Adieu ma chère cousine, nous vous envoyons de tous les étages les respects des amitiés de Fumel où on serait si heureux de vous recevoir. Nous embrassons Marie et l’aimable Loyde.

1Ville de Lot-et-Garonne.

2Année de la mort de l’abbé Perreyve dont il est question dans la lettre. Il venait de mourir le 26 juin 1865.

3Perreyve, Henri (1831-1865), entré à l'Oratoire en 1853 que venaient de restaurer le P. Gratry et le P. Pététot, il fut ordonné prêtre en 1856 ; prêtre à Paris en 1858, il obtint, en 1861, une chaire d'histoire ecclésiastique à la Sorbonne où il succédait à Lavigerie. Il était très lié à Lacordaire et à la nouvelle génération de catholiques libéraux tels C. de Meaux et L. de Gaillard. Voir Lettres de l'abbé H. Perreyve (Correspondant, 1872). Il fut l’auteur de plusieurs ouvrages spirituels dont La Journée des malades (1865) et Entretiens sur l’Église catholique (1865).

4La Journée des malades (1865).

5Pauline d'Harcourt, comtesse d'Haussonville (1846-1922).

6Paul-Gabriel Othenin de Cléron, comte d'Haussonville (1843-1924), avocat et homme politique. Député de la Marne en 1871, Non réélu en 1976, il se consacre à ses travaux d’essayiste et d’historien. Proche du parti orléaniste, il deviendra le représentant accrédité du comte de Paris.

7Le mariage fut célébré le 23 octobre 1865.

8Emile de Langsdorff (1803-1867),ministre plénipotentiaire à Florence et à La Haye.


 


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «2 juillet 1865», correspondance-falloux [En ligne], Second Empire, Année 1852-1870, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, Année 1865,mis à jour le : 12/12/2020