CECI n'est pas EXECUTE 18 septembre 1880

1880 |

18 septembre 1880

Albert de Broglie à Alfred de Falloux

18 septembre 1880

Cher ami, lequel vous convient le mieux, que j’aille vous rencontrer à Rochecotte le vendredi 1er octobre pour y passer le samedi 2 lundi 4, pour y passer le mardi 5? Il faut que je me trouve à Paris un jeudi, soit la veille, soit le lendemain de mon petit déplacement, mais un jeudi ou l’autre m’est indifférent et je puis donner un coup d’œil aux affaires de Saint-Gobain1 aussi bien à l’aller qu’au retour.

Indiquez-moi votre convenance et j’écrirai sur le champ à Madame de Castellane pour savoir si je peux me présenter sans la gêner, le jour que vous aurez fixé. Lavedan m’envoie ce matin un article du Figaro rédigé après une visite à l’avenue Bosquet et m’assurer que la prochaine chronique sera rédigée dans ce sens. Je crois que vous en serez satisfait. Si vous ne l’avez pas je vous l’enverrai.

Si l’on voulait justifier la déclaration, l’état dans lequel on a mis la ministère et le parti révolutionnaire serait suffisant. Quel étrange retour de fortune et quelle décision de la providence qui au lieu que ce soit M. de Freycinet2 qui dissolve les congrégations, ce soient elles qui dissolvent le ministère Freycinet3. L’issue de cette crise est bien mystérieuse.

Mais amitiés dévouées.

Broglie

1Entreprise spécialisée dans la production, la transformation et distribution de matériaux. Albert de Broglie est le président, depuis 1866, du conseil d’administration de l’entreprise.

2Freycinet Charles Louis de Saulces de (1828-1923), ingénieur et homme politique. Polytechnicien, il devint chef de l'exploitation de la Compagnie des chemins de fer du Midi. Collaborateur de Gambetta dans le gouvernement de la Défense nationale en 1870-1871, il entra au Sénat en 1876 où il siégea avec la gauche républicaine. Le 14 décembre 1877, il entra dans le ministère Dufaure-Waddington où il occupa le portefeuille des Travaux publics. Président du conseil du 28 septembre 1879 au 19 septembre 1880, il occupe une seconde fois ce poste le 30 janvier 1882.

3Jugée trop timoré par la République française, le journal de Gambetta dont Freycinet est un proche, l’application du second décret de mars sur les congrégations non autorisées vaut à Freycinet de ne plus avoir le soutien du gouvernement.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «18 septembre 1880», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, 1880,mis à jour le : 04/02/2021