1886 |
10 janvier 1886
Paul Andral à Georges de Blois
10 janvier 1886
Monsieur, j’ai eu seulement une fois l’honneur de vous voir, à l’Hôtel des Ministres, dans un petit appartement dont le souvenir sera religieusement gardé par tout ce qui ont eu le bonheur d’y être à dîner. Je vous demande cependant la permission de vous dire la douleur profonde que me cause la mort de Monsieur de Falloux. Monsieur ;, votre oncle, avait pour moi une bonté à laquelle répondait de ma part la plus fidèle amitié ! J’avais 20 ans quand il a bien voulu m’associer aux travaux de son glorieux ministère en m’attachant à son cabinet ; reconnaissant et fier des marques de confiance qu’il m’a donnée alors et depuis, j’ai pu apprécier de près ce grand esprit, cette grande âme, ce grand caractère. Dieu n’a pas permis qu’il fit à notre pauvre pays le bien qu’il pouvait lui faire, s’il n’avait été si fatalement tenu éloigné de la vie publique ; son nom restera cependant parmi les plus considérables du siècle.
Permettez-moi, Monsieur de placer sous la protection de cette illustre et chère mémoire l’assurance que je vous offre de mes sentiments les plus distingués.
Andral