CECI n'est pas EXECUTE 5 mai 1876

1876 |

5 mai 1876

Rodolphe Apponyi à Alfred de Falloux

Paris, 5 mai 1876

Cher ami, vous attendiez un télégramme de Milan ou de Venise, et voilà une lettre de Paris, pour vous dire qu’à la veille de partir j’ai eu un accès de suffocation et de l’accès de fièvre qui m’ont beaucoup éprouvé. Nous ne partons que demain si rien ne survient d’ici là. Je suis plus triste et découragé que jamais. Outre le vrai chagrin que j’ai dû quitter Paris et mes amis, j’ai de vilains pressentiments que je crains de ne pas me rétablir et de traîner désormais une existence misérable. Je me sens très à bas et très à plaindre. Priez pour moi et écrivez-moi un mot à l’hôtel Danioli pour me consoler et me donner de vos chères nouvelles. Votre silence après la certaine tentative de réconciliation me fait craindre qu’elle n’est pas réussie !

Aimez moi toujours, mon ami, comme je vous aime, et faites des vœux pour moi, aussi tendre et affectueux que ceux que je fais pour vous.

Alex1 ce fils incomparable est encore avec nous et ne veut pas me quitter avant de m’avoir casé à Venise, malgré sa juste impatience de se retrouver à Pest2. Que Dieu le récompense de ce dévouement filiale.

Adieu, le meilleur et le plus fidèle des amis. C’est avec un véritable serrement de cœur que je vous embrasse en m’éloignant de vous.

Rodolphe

 

 

1Alexander Apponyi von Nagy-Appony (1844-1925), son fils, diplomate.

2Pècs, ville de Hongrie.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «5 mai 1876», correspondance-falloux [En ligne], 1876, CORRESPONDANCES, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, Troisième République,mis à jour le : 21/02/2021