CECI n'est pas EXECUTE 26 avril 1876

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26 avril 1876

Rodolphe Apponyi à Alfred de Falloux

Paris, 26 avril 1876

Mon bien cher ami, je serais désolé que la bonne cause et les intérêts sacrés que vous défendez eussent à souffrir par mon fait. Vous savez si je serais heureux de vous embrasser. Mais l’idée de la fatigue d’un double voyage pour vous, entrepris pour ne me voir que pendant quelques heures au milieu du tohu-bohu des apprêts d’un voyage, me trouble et me fait hésiter et je suis tout prêt à faire le sacrifice de mes intérêts de cœur. Ainsi cher ami, consultez bien vos forces et les intérêts majeurs qui vous sont confiés, et si votre visite devait nuire à l’une ou aux autres, renoncez à venir et dites-vous bien que je accuserai jamais votre amitié, dans laquelle j’ai une foi inébranlable. Je déteste d’ailleurs « prendre congé » surtout dans l’état où se trouvent mes nerfs, et je me demande très sérieusement s’il ne vaudrait pas mieux nous dire : « au revoir à Rome ! » consultez vos affaires et vos forces plutôt que votre cœur – ce que vous déciderez sera bien fait, et j’y souscris d’avance.

Ma santé ne fait guère de progrès cependant j’ai pu aller faire mes Pâques à Sainte Clotilde ce matin, et j’espère pouvoir aller samedi remettre mes lettres de rappel au Mal1.

Alexandre2 nous arrive demain et nous accompagnera jusqu’à Venise. Rien de décisif encore à son égard, mais cependant les symptômes favorables se multiplient.

Mon adresse à Venise est Hôtel Danioli depuis le 4 mai. Je vous écrirai pour sûr un bulletin de notre voyage. Comptez toujours sur la tendre et fidèle affection de votre meilleure ami.

Rodolphe

 

 

2Alexander Apponyi von Nagy-Appony (1844-1925), son fils, diplomate.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «26 avril 1876», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, 1876,mis à jour le : 21/02/2021