Année 1856 |
16 octobre 1856
Alfred de Falloux à Charles de Montalembert
16 octobre 1856
Cher ami,
Je commence par vous remercier mille fois des lignes d’Albert de Broglie. Je vous en prie, faites-lui connaître que vous me les avez communiquées afin qu’il soit en pleine sécurité pour une autre fois, me parle directement la vraie langue d’ami.
J’espère que ma seconde version vous aura moins mécontenté, ne devant pas encore vous satisfaire. Je suis hors d’état de faire un second travail, ayant déjà beaucoup de peine à suivre une idée quelconque durant deux minutes ou à supporter la lecture du journal. Rien ne me fait prévoir que cette crise violente sera passée d’ici au 20, réfléchissez donc bien, si vous ne voulez pas tout supprimer, et soyez sûrs que personne n’en <mot illisible> moins que moi.
Du reste ce que je conserve de jugements persiste à penser, contrairement à Cochin qu’il ne faut plus du tout revenir sur le passé, contrairement à vous, il ne faut pas prendre directement les évêques à partie. La seule chose bonne affaire pour moi et qui m’eût été bien douce eut été d’aller travailler 48 heures avec vous à La Roche1, mais ce sont là pour moi des rêves tant que Dieu ne manquera pas d’autre faveur et tant qu’il ne me les envoie pas, vous ferez bien de me mettre et de me maintenir aux Invalides !
Envoyez-moi mes notes avec le plus d’addition possible de vous. Comme elles ne sont pas à date obligatoire, je m’y mettrai à mon premier instant de relâche. Telles qu’elles sont en ce moment, elles ne sont pas acceptables pour le Correspondant et je voudrais absolument y joindre une réponse à l’Univers et à l’Armonia2 qu’on vient de me lire dans le numéro d’hier.
Mille et mille tendresses.
A. de F.
1La Roche en Bresnil, propriété de Montalembert dans le Doubs.
2Journal de Turin (Italie).
