Année 1860 |
5 mai 1860
Alfred de Falloux à Charles de Montalembert
5 mai 1860
Cher ami,
J'arrive à Angers pour me mettre au lit, et votre bonne lettre me console un peu de ce contretemps sur la route de Versailles. J'espère pourtant y être rentré d'ici à peu de jours. J'ai déjà répondu à Berryer que j'étais hors d'état de résister à une telle initiative ; je serais peut-être aussi hors d'état d’y succomber ; Dieu seul le sait !Tâchez d'arranger cela avec lui, et en tout cas sachez bien que mon cœur, mon désir et tout ce qui peut être indépendant de ma tête demeure bien fidèlement à vous et avec vous. Dites, je vous en prie, à Albert de Broglie et à votre cher gendre1, combien il faut que je sois infirme pour ne leur avoir pas adressé avec effusion tous mes sentiments admiratifs !
Au revoir, au revoir, j'espère.
Falloux
Angers, samedi
P.S. Mes bulletins de Versailles sont excellents.
1Mérode Werner Charles de (1816-1905), homme politique. Beau-frère de Montalembert, d’origine belge, naturalisé français. Élu député du Doubs en 1846, représentant du Nord à l’Assemblée législative en 1849. Réélu député du Nord au Corps législatif en 1852, il donna sa démission en 1863.
