Année 1865 |
3 juin 1865
Alfred de Falloux à Charles de Montalembert
3 juin 1865
Cher ami,
Je suis revenu hier au soir, mais en si piteux état que je n'ai même pas cherché à vous voir et n'ai eu d'autre soucis que d'aller me coucher. Ce matin me voici à peu près sur mes jambes et je vais déjeuner chez Madame de Castellane. Où dînez vous ? Puis-je dîner avec redingote ; car j'ai oublié mon habit au Marais1. Si vous n'êtes pas libre ce soir, quel rendez-vous me donnez-vous pour demain. Lundi, je dois retourner chez les Rességuier et reprendre la route du Bourg d’Iré par Versailles ; mais il faut absolument que je vous vois avant de regagner mes champs et que j'obtienne de vous tous la promesse de nous y suivre de très près.
Je serai bien à votre disposition dans le milieu de la journée ; mais je ne vous en parle pas parce que je pense que vous allez à la Chambre où je redoute de m'engager pour mon propre compte avec la mauvaise veine dans laquelle je suis retombé, comme cela m'arrive infailliblement dès que le premier effet de changement d'air est épuisé.
Si vous allez demain à Conflans et que vous ne fussiez pas chez vous ce soir je serai tout prêt à vous suivre ; mais je crois que le dimanche n'est pas votre jour et la Pentecôte est peut-être un obstacle de plus ?
Falloux
1Quartier de Paris.
