CECI n'est pas EXECUTE 31 août 1867

Année 1867 |

31 août 1867

Alfred de Falloux à Charles de Montalembert

Paris, 31 août 1867,

Cher ami,

J'ai payé rudement la séance de l'académie et mon départ en a été forcément retardé. Je me flatte maintenant de pouvoir partir demain dimanche, mais l'obligation de la messe est que je ne pourrais partir que par le train de l'après-midi. J'arriverai à Bruxelles à 9 heures du soir, et nourris d'autres préoccupations que nous coucher. Le lundi, aussitôt levé, je demanderai l'adresse de Rixensart et d’Ottigny, mais les adresses bonnes pour la poste le sont-elles également pour le chemin de fer ? C'est ce qu'on ne sait point me dire ici. Si vous prévoyez que je puisse être induit en erreur à la gare, veuillez me faire dire un mot à l'hôtel de Bellevue où je descendrai, et/ou probablement ce mot pourrait m'arriver lundi matin, si au contraire Rixensart est bien connu à la gare, ne prenez pas de moi le moindre souci, et je vous arriverai, comme un grand garçon, par un des quatre trains que vous avez déjà eu la bonté de m'indiquer. J'amènerai mon secrétaire pour le cas où vous jugeriez indispensable de me loger chez les sœurs pour quelques combinaisons avec l'évêque d'Orléans, sinon je reviendrai à Bruxelles, car j'ai bien à cœur de n'aggraver ni votre souffrance, ni les fatigues de Madame de Montalembert1.

Il est bien entendu que puisque je mets le pied en Belgique, j’irai à Malines2, mais je n'ai absolument rien de préparé et je suis hors d'état de faire en ce moment aucun travail sérieux, c'est-à-dire écrit, mais si vous avez un petit thème que vous préfériez voir traiter plutôt qu'un autre, je le prendrais avec beaucoup de reconnaissance. Comme il s'agira en tout cas de pensées qui nous sont communes et habituelles, j'arriverai toujours à pouvoir le présenter en le faisant avec simplicité et sans ambition d'orateur. Pensez-y donc et disposez de moi comme d'un greffe tout à fait docile.

Au revoir, au revoir donc bien prochain, j'espère, très cher ami.

Alfred

 

1Marie-Anne Henriette Ghislaine dite Anna de Montalembert( 1818-1904), née de Mérode, son épouse depuis 1836.

2Falloux était alors au Congrès des catholiques réuni à Malines, en Belgique. Le 3 septembre 1867, il y prononcera un important discours sur la situation en Italie.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «31 août 1867», correspondance-falloux [En ligne], Second Empire, Année 1852-1870, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, Année 1867,mis à jour le : 15/04/2021