Année 1868 |
27 juin 1868
Marie de Falloux à Charles de Montalembert
Bourg d’Iré, 27 juin 1868
J'aurais bien voulu, Monsieur, vous annoncer la visite de Monsieur de Falloux à La Roche en Breny1, Au lieu de venir vous parler de son vif sincère font regret. Son désir était si grand qu'il l'avait pris pour une possibilité et son sacrifice lui paraît très cher à accepter aujourd'hui. Cependant il reconnaît être hors d'état de supporter le mouvement du voyage, le bruit des nuits d'auberge, inévitable malgré le bon arrangement que vous lui offrez. Depuis son retour de Paris, il a presque toujours souffert, il vient de passer deux jours sans se lever ne pouvant supporter ni le bruit le plus léger, ni la lumière. Le médecin qui suit attentivement sa pénible souffrance assure qu'il ne voit pas d'aggravation inquiétante, malgré les crises répétées, mais qu'il ne voit pas non plus de remède efficace. Nous sommes bien occupés, mais de vos propres souffrances. Leur retour à fort attristé Monsieur de Falloux, et Mademoiselle votre fille serait bienvenu de nous dire qu’elle fait place au mieux véritable que nous souhaitons si affectueusement.
Voulez-vous offrir mes sentiments à Madame de Montalembert2, les recevoir aussi, Monsieur, et croire que je sais trop le sacrifice de Monsieur de Falloux pour ne pas en partager la tristesse.
C. Ctesse de Falloux
1La Roche en Bresnil, propriété de Montalembert dans le Doubs.
2Marie-Anne Henriette dite Anna de Montalembert, née de Mérode (1818-1904), veuve de Charles de Montalembert avec qui elle s'était mariée en 1836.
