CECI n'est pas EXECUTE Fin décembre 1868

Année 1868 |

Fin décembre 1868

Alfred de Falloux à Charles de Montalembert

Fin décembre 1868

Très cher ami,

Je n’ai pas besoin de vous dire toute l’émotion que m’a causé l’inqualifiable renouvellement des attaques de Veuillot contre vous. J’y ai trouvé cependant deux consolations : la Ière, c’est qu’à force de perdre le sens moral, il a perdu le sens de l’habilité, et il découvre son jeu de façon à le compromettre beaucoup plus qu’il ne l’avait fait jusqu’ici ; la 2e, c’est que j’ai aussi ma part dans cette campagne ; mais celle-là est toute personnelle, et je ne dois pas me prévaloir devant vous.

J’espère que le Correspondant va vous défendre vigoureusement, en même temps que Berryer et au même titre que lui : vous avez été dans le mouvement catholique ce qu’il a été dans le parti monarchique, l’invariable et infatigable promoteur de leur réconciliation avec la liberté. Aucune perfidie, aucune violence ne vous enlèveront à tous deux cette commune gloire.

Pour vous, cher ami, ne songez à vous défendre vous-même que contre la tristesse et le découragement. Laissez faire le reste à ceux qui vous aiment, et soyez bien sûr que, si j’étais ici plus désintéressé et moins sur la sellette, je n’aurais cédé la plume à personne.

Je vous embrasse toute mon âme.

Falloux

P.S. Vous avez dû recevoir une plus longue lettre de moi il y a quelques jours.


 


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «Fin décembre 1868», correspondance-falloux [En ligne], Année 1868, CORRESPONDANCES, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, Année 1852-1870, Second Empire,mis à jour le : 18/04/2021