CECI n'est pas EXECUTE 25 juin 1884

1884 |

25 juin 1884

Joseph-Thomas Duhamel à Alfred de Falloux

Ottawa, 25 juin 1884

Monsieur le comte,

Une dépêche télégraphique m’apprend la douloureuse nouvelle de la mort de votre illustre frère1, le cardinal de Falloux. Son Éminence m’ayant témoigné une extrême bienveillance pendant mon séjour à Rome en 1878, et de nouveaux en 1882, j’éprouvais pour Elle une reconnaissance bien vive et une affection toute filiale. Vous comprendrez alors facilement Monsieur le comte, toute la douleur de mon cœur en apprenant la mort de celui que j’avais tant de raisons de regarder comme un bienfaiteur et j’ose dire un ami. Aussi ne sachant dans quel cœur épancher ma tristesse, j’ai cru que je pourrais vous écrire quoi je vous sois inconnu pour vous exprimer mon chagrin et ma peine de la perte si sensible que, tous deux, nous avons faite dans la personne de ce prince de l’église dont la bonté et la charité étaient si grandes.

C’est assez vous dire, Monsieur le comte, jusqu’à quel point je prends part à votre légitime douleur. Elle vous est d’autant plus amère, j’en suis sûr, que votre cœur a déjà signé plusieurs fois sous les coups répétés de la mort qui vous a enlevé un court intervalle des êtres à vous plus chers que la vie.

Aujourd’hui même, je reçois une lettre que Son Éminence m’écrivait à la date du 7 courant. Je la garderais bien précieusement, plus précieusement s’il se peut, que toutes les autres que le saint cardinal m’a fait l’honneur de m’adresser.

S’il prévoyait sa fin, il voulut m’épargner la peine de l’apprendre de lui-même. Dans une lettre précédente il me disait qu’il se remettait assez vite d’une maladie grave dont il avait souffert.

Mais je m’aperçois, Monsieur le comte, que je n’ai pas le droit de renouveler votre chagrin fusse même pour adoucir le mien.

Permettez-moi cependant, Monsieur le comte, de vous réitérer mes plus sincères condoléances veuillez agréer l’hommage de la haute considération de celui qui a l’honneur d’être, Monsieur le comte, votre très humble et tout affligé serviteur.

J. Thomas Duhamel, Ev. d’Ottawa

1Il venait de mourir à Rome, le 22 juin 1884.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «25 juin 1884», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, 1884,mis à jour le : 07/05/2021