CECI n'est pas EXECUTE 23 avril 1882

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23 avril 1882

Louis Decazes à Alfred de Falloux

Paris 23 avril 1882

Monsieur le comte,

Je suis bien touché de votre souvenir et de la communication qui m’est faite en votre nom. Je lis cette préface avec un vif intérêt. Elle est courageuse, concluante et digne. Elle restera comme prise au procès. Pour le serment je tiens celui-ci pour juger en fait et en droit : l’avenir confirmera et enregistrera l’arrêt.

Je compte aussi et en toute sécurité sur cet avenir pour la revanche. Mais nous sommes trop vieux vous et moi nous n’en aurons pas le joyeux et curieux spectacle.

Peut-être nos enfants lorsqu’ils la salueront voudront-ils bien se rappeler nos efforts, nos épreuves et ces amertumes dont ils recueilleront alors le fruit ?

Après tout nous avions beaucoup péché, beaucoup douté et peut-être n’étions-nous pas dignes d’entrer dans Jérusalem reconquise. Vous n’êtes pas de ceux là Monsieur le comte et vous ne deviez pas expier nos défaillances c’est pourquoi plus que nous tous vous aurez le droit de protester contre l’injustice du sort. Vous ne le faites pas. Vous vous résignez, et avec nous vous voulez espérer des jours meilleurs, plus que nous vous savez les préparer. Que Dieu vous les envoie !

Veuillez agréer l’affectueux hommage de mes meilleurs sentiments.

Decazes

 


 


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «23 avril 1882», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, 1882,mis à jour le : 29/05/2021