1881 |
4 août 1881
Eugène Regnault à Alfred de Falloux
4 août 1881
Mon cher Falloux,
Je reçois votre lettre chez ma fille1 où je ne resterai pas longtemps ! Je retourne à Paris pour 24 heures et je prends la route de St-Benezet2. J'aimerais bien rester au frais en Normandie mais la vergogne m'oblige à aller me jeter dans la fournaise solaire et politique du Midi ! J'ai la triste conviction que là comme partout il n'y a aucun succès à attendre, bien au contraire ! Mais je ne veux pas qu'on dise que je me désintéresse et que je reste à m'amuser. Je partirai donc dimanche soir de Paris au lieu d'aller vous voir ce que je préférerais de beaucoup. J'ai été rappelé à Paris pour enterrer Napoléon Bertrand3 c'est ce qui m'a empêché d'aller au bout dirait vers lequel mon affection me guide toujours. Je suis parfaitement de votre avis pour le comice de Segré. Je dirai tout ce que vous m'indiquez et pour cette fois nous les dirons pas tout ce qui nous désole et tout ce qui nous dégoûte. Faites-moi je vous en prie une note sur ce que je devrais dire je l'intégrerai dans mes propres idées. Envoyez-le moi à Paris où on me le fera suivre. Le comice est le 14 septembre ? J'aurais donc bien le temps de revenir. A revoir, je vous aime bien.
Fitz-James
1Marie-Yolande (1855-1925) ou Françoise-Marie-Charlotte de Fitz-James (1853-1907).
2Sa résidence dans le Gard.
3Bertrand, Napoléon, comte (1809-1881), militaire.
