1879 |
9 mars 1879
Louis de Fourcaud à Alfred de Falloux
Paris, le 9 mars 1879
Monsieur le comte,
Je ne résiste pas au désir de témoigner ma reconnaissance pour le gracieux empressement que vous avez mis à répondre à ma lettre. Bien que je n'ai d'aucune sorte l'honneur d'être connu de vous, j'espère que vous n'aurez pas à vous repentir de votre bienveillance. J'attends le document que vous voulez bien m'annoncer. Les éclaircissements que vous me donnez d'ores et déjà ne me seront pas inutiles. Pour le reste, si cela est nécessaire, je me permettrai de vous écrire de nouveau et de vous demander certains détails. Mon désir est, d'ailleurs, de n'abuser ni de votre bonne volonté ni de vos moments qui sont précieux.
Ce dont je puis vous répondre, Monsieur le comte, c'est ma parfaite bonne foi. Je ne me suis jamais occupé de politique et, quoique de race et de sentiments royalistes, je n'appartiens à aucun parti. Le temps de trouble intellectuel et moral où nous vivons, l'incertitude à laquelle nous sommes condamnés, l'impossibilité de résoudre tout de suite un problème toujours mal posé ne me donne aucun goût pour les discussions du présent. Nous verrons plus tard ce qui sortira de l'œuf que, bon gré mal gré, nous couvons. C'est vous dire que nulle idée de partisan ne se glissera dans la notice1 que j'aurai le plaisir de vous consacrer.
J'essaierai de me dire que la vérité est la meilleure apologie ou la meilleure défense des honnêtes gens. Et je vous prie d'agréer, Monsieur le comte, l'expression de mes remerciements et l'hommage de mon profond respect.
B. de Fourcade2
P.S. Vous m'obligerez beaucoup en me donnant votre adresse exacte afin que je puisse du moins vous envoyer mon petit travail avant de le publier. Je ne consentirai pas à le laisser imprimer sans l'avoir soumis.
F.
1Il prépare alors une notice sur Falloux académicien. Voir sa lettre du 5 mars 1879.
2Fourcaud, Louis Boussés de (1851-1914), écrivain et critique littéraire.
