CECI n'est pas EXECUTE 24 novembre 1880

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24 novembre 1880

Alfred de Falloux à Jules de Bertou

Le 24 novembre 1880

Cher ami,

Vos numéros de LUnion de l’Ouest sont revenus ici ; nous en avons renvoyé plusieurs à Paris et Le Français en a fait connaître quelques lignes à ses lecteurs, courtes, mais du moins bien choisies. Quant au pauvre Albert [de Rességuier] lui-même, il est pris par une fluxion sur les yeux ; j’ai gagné un peu de prolongation de son séjour, mais lui n’appelle probablement pas cela un bénéfice, car il a passé toute la journée d’hier dans son lit.

Je m’applaudis fort de vous avoir renvoyé le Journal des débats ; j’espère qu’on va lui faire payer la malveillante sottise ; l’affaire seule de l’ex-capitaine Lafère serait digne de toute la publicité dont nous pouvons disposer, mais c’est avant tout, selon moi, au Journal des débats qu’il faut l’imposer.

Nous venons d’avoir de gros petits chagrins au Bourg d’Iré ; le dernier ouragan nous a brisé un des deux grands peupliers qui accompagnaient si bien les deux blancs de Hollande ; on m’a démontré que le second peuplier aussi vieux que le premier ne résisterait pas davantage au prochain coup de vent, qu’il valait mieux l’abattre d’abord pour diriger sa chute et en préserver l’arbre-vert, ensuite pour replanter le tout ensemble. J’ai lâché la cognée, mais le colosse a emporté cordes et poulies et est allé se jeter dans les bras du blanc de Hollande où il est encore sans qu’on sache comment on pourra désormais l’en tirer. Quant à moi, je ne sais qu’une chose, c’est que je raserai tout le massif plutôt que de voir tous les gens de la ferme risquerleur bras et leur tête à cette besogne.

Mille tendresses en attendant.

Alfred


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «24 novembre 1880», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, 1880,mis à jour le : 31/01/2022