CECI n'est pas EXECUTE 3 janvier 1865

Année 1865 |

3 janvier 1865

Alfred de Falloux à Charles de Montalembert

Bourg d’Iré, 3 janvier 1865*

Votre lettre, bien cher ami, me cause un gros chagrin et une grande surprise. Avant-hier Cochin m’écrivait textuellement : « Notre président répugne à toute déclaration, mais aussi à la retraite » et voilà que vous m’écrivez aujourd’hui tout le contraire1. Je pense non malheureusement que c’est vous qu’il faut en croire et je vous demande la permission de vous exposer comme il vient se présenter à ma plume, tous les motifs de ma première opinion dans laquelle le temps me confirme de plus en plus.

Je ne parle plus de ce que vous appelez votre déclaration parce que je ne découvre aucune raison assez impérieuse pour insister ; je ne m’étais pas d’ailleurs servi de ce mot, et telle n’était pas ma pensée. J’avais parlé d’une nouvelle édition des discours de Malînes2, sans aucune suppression ni rétractation, mais avec un simple avant-propos qui spécifiât davantage vos réserves sur la séparation de l’Église et de l’État. Si c’eut été là votre mouvement spontané, j’y aurais applaudi de toute mon âme ; du moment où votre disposition est autre, je vous trouve dans votre droit, puisque, en réalité, ces réserves existent et je pense à la difficulté beaucoup plus grande de notre conduite relativement au Correspondant.

Voici mes objections principales: 1° nous ne pouvons nous retirer sans bruit, quelque forme silencieuse que nous affections de donner à notre retraite.

2° nous ne pouvons nous retirer sans que notre retraite soit interprétée comme une protestation contre l’Encyclique.

3° Cette retraite nous séparerait des catholiques sans nous réunir au libéraux et notre attitude servirait à la fois d’arguments contre l’Église et d’arguments contre nous-mêmes. Je reprends maintenant ces trois points pour essayer de vous les démontrer.

Vous me dites : nous nous retirerons sans fracas, laissant aux correspondances de journaux le soin d’annoncer le fait. Mais cette précaution, en réalité nous servira tout au plus quarante-huit heures. Nous sommes guettés par deux sortes d’argus, les agents impériaux qui ne demanderaient pas mieux que d’exploiter notre dépit et de nous aplanir la pente vers M. de la Gueronnière3, les Veuillotins qui se régalent d’avance du traquenard où ils croient nous tenir et ne laisseront pas échapper l’occasion de nous excommunier une bonne fois. Tout ce qui concernera notre retraite soit qu’il vienne de Paris, de province ou de Belgique sera donc immédiatement exploité par le Constitutionnel ou par le Monde. Nous serons interpellés, harcelés jusqu’à extension de patience. Si nous répondons, adieu le silence et les retraites à panneaux. Si nous ne répondons pas, on nous dira : vous vous taisez donc ceci ou cela est acquis à la discussion et nous demeurera désormais attaché sur le dos [??]. en huit jours, ce sera le même bruit, le même résultat que si nous nous étions retirés en donnant hautement nos raisons, moins la franchise, moins le bénéfice qu’on a toujours à s’expliquer soi-même au lieu de se laisser traduire en public par ses presque ennemis.

Je passe maintenant à mon second point. Notre retraite, très inévitablement publique, très inévitablement commentée, serait inévitablement aussi interprétée comme une protestation contre le Saint-Siège et en effet, pourquoi nous retirerions-nous, si nous ne voulions bien marquer notre défaut d’adhésion à l’acte pontifical et notre impossibilité de garder notre poste de combat dans l’armée catholique ? Si ce n’était pas là le sens de notre retraite, elle n’en aurait aucun, et tout le monde, remarquez le bien, sera intéressé à le constater. Les Débats ne s’abstiendront pas de dire à L’Union ; pourquoi nous adressez-vous tant d’injures ? Est-ce que nous pensons autrement que MM. de Montalembert et de Falloux, ces ardents défenseurs du Saint-Siège qui ne se voient plus d’autres ressources que de mettre bas les armes et de rentrer dans leurs foyers en attendant qu’ils passent à l’ennemi. Comme cela s’est toujours fait progressivement depuis M. de Lamennais4 jusqu’au P. Passaglia5. En même temps le Constitutionnel et la France diront au Monde : nous ne sommes pas si hérétiques que vous voulez bien le prétendre. Les quatre directeurs du Correspondant ne parlent point encore comme nous sur les quatre articles de 1852 et sur les Gallicans, mais ils sont certainement fort dégoûtés de l’Ultramontanisme et ils ne tarderont pas à reconnaître que les Églises nationales ont aussi du bon. Continuer à se taire, cher ami, entre tous ces feux croisés, ne sera pas tenable [je crois que si] et, se mettre à parler dans ces conditions-là sera cent fois plus désavantageux, cent fois plus difficile que si nous parlions tout de suite.

Enfin, ma troisième conviction est que, séparés du clergé et des catholiques, nous n’aurions plus de place morale ni de place politique nulle part [c’est là où nous en sommes dés à présent]. Les libéraux ne nous accueilleront que comme de timides transfuges qui n’ont plus le courage d’aucune opinion, ni les couleurs d’aucun drapeau et en réalité ils auraient raison.

Pour préciser les faits, où écririons-nous désormais ? [nulle part]. Dans la France ? Nous en aurions honte. Dans les Débats ? il faudrait recevoir, avant d’entrer, l’accolade de MM. Taine6 et Renan7 avec un exequatur de M. Bertin8. Y pouvons-nous songer ? Aurions-nous la vie plus douce ou plus noble à la Revue des deux mondes avec M. Buloz9? Demandez au prince de Broglie. Entendez-vous que nous nous tairons tous quatre et que nous nous tairons toujours ? [non, mais jusqu’à un changement de scène]. Cela est déjà bien difficile pour vous et pour moi, quoique nous commencions à être vieux, mais cela est impossible pour des hommes jeunes comme les deux amis que nous entraînerions avec nous. Se taire ! Et dans quelles circonstances, quand M. Thiers et M. Berryer vont parler10, quand l’Église va être attaquée, non seulement à Rome, mais partout, quand les écroulements vont se succéder d’année en année, quand le christianisme va être attaquée avec un redoublement de fureur, hélas ! Et de succès dans tous ses principes dans toutes ses institutions et dans toutes ses œuvres. Mais, cher ami, vous seriez le premier étouffé par ce silence, et je ne vous donne pas un an que vous ne l’ayez rompu avec plus d’éloquence et d’indignations chrétiennes que jamais. Dans ce premier moment, peut-être, A. de Broglie et Cochin se figurent qu’il peuvent quitter le harnais catholique, faire leur pâques à leur paroisse et rentrer dans la vie politique avec une figure toute neuve. Ils se livreraient selon moi, à la plus trompeuse et la plus courte des illusions. Ils en ont déjà trop fait et avec trop, d’éclat pour qu’on l’oublie et pour qu’on le leur pardonne. De moins en moins l’avenir laissera de place aux questions dans lesquelles le christianisme ne serait pas intéressé. La force des choses les y ramènera toujours, comme les y ramènera aussi la nature de leurs études, la tendance de leur esprit et la droiture de leur conscience. Libéralisons de plus en plus le libéralisme, à la bonne heure. Il y a encore, il y aura toujours là de quoi remplir pleinement une vie d’honnête homme, mais faire du christianisme sans l’Église et de la liberté sans aucun des instruments qui sont censés lui appartenir aujourd’hui, sans l’appui d’aucune revue ni d’aucun journal connus, entrer aux aux Chambres sans le clergé, sans le préfet, sans le Siècle ni L’Opinion nationale, sans les légitimistes, autant viser à se faire nommer représentant de la lune, et il faut toujours aboutir à cette conclusion : notre retraite aujourd’hui serait une abdication solennelle, totale et indéfinie (nous y sommes condamnés jusqu’à nouvel ordre) qu’une dernière démarche logique nous reste à nous quatre ; c’est de partir ensemble pour Frohsdorf11 et de faire vœu d’abstention civique avec amende honorable sur la tombe du duc de Lévis12 [je ne comprends pas].

Un parti si désespéré devrait avoir, selon moi, un seul et unique mobile ! L’impossibilité radicale de concilier sincèrement, de bonne foi notre intelligence avec l’enseignement contenu dans l’Encyclique. Eh bien ! Cher ami, je dois vous avouer que pour moi, dés le premier moment, sans me prier, sans me travailler, sans hésiter, voici mes deux impressions : l’Encyclique est un malheur déplorable, incommensurable humainement parlant, et d’autant plus déplorable, que les articles qui vont le plus aliéner l’opinion publique sont, lus de sang froid, de véritables truismes. Je prends pour exemple l’article XXIV. L’Église n’a pas le pouvoir d’employer la force….ou l’article LXXX : Le Pontife ne peut se réconcilier avec le progrès, le libéralisme et la civilisation moderne. Mais, assurément l’Église a le pouvoir d’employer la force et il faut bien qu’elle l’ait, puisque, sans compter son passé, elle l’emploie encore à Rome et dans une moindre mesure dans tous les États chrétiens. Vous l’avez soutenu, vous. Cher ami, dans votre rapport devant la Législative sur l’observation du dimanche. La loi française fait encore de ce principe dix applications tous les jours et l’Espagne quarante ; mais l’Encyclique ne dit nullement que si l’Église peut employer la force, elle doive l’employer à tort et à travers, sans tenir compte de la différence des siècles, des mœurs ou des institutions et nous sommes parfaitement libres en conscience de penser sur les bûchers de l’Inquisition, le lendemain de l’Encyclique tout ce que nous

en pensions la veille [ce n’est certes pas là l’intention du Pape]. Quel homme de bonne foi peut conclure aussi du mot civilisation moderne autre chose que la civilisation comme l’entendent les démagogues ou les imbéciles [j’ai déjà essayé de cette interprétation dans ma Lettre à Cavour]). Quelle limite notre conscience peut-elle donner à la civilisation qu’elle ne lui donnât déjà avant l’Encyclique ? Mais la civilisation, pour vous, pour M. Guizot, pour Gibbon13 et même souvent pour Voltaire, ce sont les évêques. C’est l’Église, c’est le christianisme. Or, est-ce que c’est à cette civilisation là que l’Encyclique peut s’adresser ? Est-ce que notre conscience est obligée de voir là une condamnation, d’aucune forme quelconque de gouvernement ou de liberté. Est-ce que cette encyclique ne sera pas lue dans les mêmes termes par les évêques républicains de l’Amérique, par les évêques de la Constitutionnelle Angleterre ou de la Constitutionnelle Autriche et par les cardinaux français qui ont prêté serment aux principes de 89, avant d’entrer dans le Sénat ? Est-ce que le P. Hyacinthe14 et le P. Félix15 vont renverser désormais toute l’apologétique chrétienne et prêcher que la civilisation, c’était Attila, Philippe le Bel et les Barberousse ? Non, non, j’en reviens à mon premier dire, cher ami ! L’Encyclique, dans quelques uns des articles qui vont causer tant de ravages, n’est que le produit stupide d’une coterie cruelle qui n’a eu malheureusement, en tenant la plume aucun souci des âmes, aucune prévoyance des malentendus, aucune sollicitude pour l’œuvre de Dieu dans les cœurs, mais de vieilles traditions scolastiques ou d’étroites et mesquines passions personnelles [admirablement vrai]. C’est bien assez pour causer d’irréparables malheurs, mais pas assez pour lier nos consciences, troubler notre esprit et surtout nous inspirer à notre tour un des ressentiments mesquins [il ne s’agit pas de cela mais d’une inaction forcée], une de ces colères personnelles, qui sont à l’origine de presque toutes les mauvaises actions et de toutes les défections célèbres, et pour vous dire mon cœur tout entier, je dois ajouter que je suis profondément convaincu que Pie IX, par le soin minutieux qu’il apporte à doter toutes ses condamnations pas l’absence de toute allusion que ce soit aux personnes, par le vague et la généralité des propositions réprouvées a cru et voulu se montrer très personnel [?!!?] en même temps que très fidèle gardien du dépôt sacré, qu’il a été peu à peu conduit par des obsessions opiniâtres à ce point où l’on veut affranchir son âme devant Dieu et nulle autre chose je suis convaincu que les coups et les contrecoups qui vont l’accabler de toutes parts l’étonneront profondément et que si, soit directement soit indirectement, nous nous rangions parmi ses dénonciateurs publics, nous serions non seulement injustes mais ingrats. Veuillez donc, je vous en supplie, cher ami, tourner et retourner sept fois, non mas votre langue, mais votre cœur avant de prendre un parti, et laissez-moi espérer que quelques jours de calme et de solitude nous aurons ramenés au même point de vue et qu’en gardant tous quatre notre inconsolable tristesse, nous serons sûrs du moins de n’avoir jamais à y mêler aucun remords.

Je sous embrasse bien des fois,

Alfred

P.S. Je place ma lettre, cher ami, sous l’invocation de Conflans16, et je ne vais cesser de l’invoquer jusqu’à votre réponse.

Cette interminable lettre une fois dictée, je me trouve exténuée de fatigue et dans l’impossibilité d’écrire de nouveau à Albert de Broglie qui me demande une réponse. Je fais donc copier cette lettre-ci et je vais la lui envoyer avec prière de la communiquer également à Cochin, espérant que vous n’y verrez comme moi aucun inconvénient.

 

 

*Lettre publiée dans Charles Montalembert, Correspondance inédite, Paris, Les Éditions du Cerf, 1970, 447 p.

 

Les textes soulignés sont des remarques de Montalembert.

1Suite à la publication, le 8 décembre 1864, de l’Encyclique Quanta Cura et du Syllabus, que les catholiques libéraux considérèrent, à juste titre, comme une condamnation de leurs thèses, Montalembert, très affecté, pensa un moment préférable de démissionner du Correspondant, organe phare des catholiques libéraux.

2Ville de Belgique, lieu de réunion du Congrès catholique. En août 1863, Montalembert y prononça son célèbre discours sur L’Église libre dans un État libre.

3Guéronnière Louis-Etienne Arthur Dubreuil Hélion de la, vicomte (1816-1875), journaliste et homme politique. D’une famille légitimiste, il fut disciple et ami de Lamartine. Il commença par combattre le coup d’état, puis se rallia au régime. Élu en 1852 député du Cantal, il devint conseiller d'État. Nommé directeur général du service de la presse et de la librairie, il rédigea plusieurs brochures inspirées par l’Empereur dont, L’Empereur Napoléon et l’Italie (février 1959) qui le rendit célèbre. Le texte préconisait une fédération italienne présidée par le pape et affirmait la nécessité d’une aide étrangère pour asseoir la nationalité italienne. Nommé sénateur en 1861, il fonda en 1862 La France, journal impérialiste. Il fut nommé ministre plénipotentiaire à Bruxelles en 1868, ambassadeur à Constantinople en 1870. Il mourut presque miséreux.

4Hugues-Félicité Robert de Lamennais, écrivain et philosophe chrétien français. Ordonné prêtre en 1819, il était opposé aux doctrines gallicanes et considérait préférable de se tourner vers Rome pour résister aux prétentions du pouvoir civil. Ses idées en faveur des libertés favorisèrent le développement du catholicisme libéral. Ses écrits et son journal L'Avenir furent néanmoins condamnées en 1832 par Grégoire XVI (encyclique Mirari Vos). Abandonné par ses plus fidèles partisans, notamment Lacordaire et Montalembert, refusant de se soumettre, il fut à nouveau condamné par Rome pour ses Paroles d'un croyant, en 1834 (encyclique Singularis nos).

5Passaglia, Carlo (1812-1887), ancien jésuite et professeur au Collège romain. Favorable à l’unification italienne, il avait accepté de seconder la politique italienne de Cavour. Tombé en disgrâce à Rome pour ses prises de position publique, il sera contraint de se réfugier à Turin.

6Taine Hyppolite Adolphe (1828-1893), essayiste et historien. Auteur d'un Essai sur Tite-Live couronné par l'Académie française en 1854, il avait publié deux ans plus tard Les Philosophes français du XIXe siècle, ouvrage dans lequel il critiquait la philosophie spiritualiste enseignée par l'Université. Son œuvre la plus importante demeure ses Origines de la France contemporaine qu'il commença à publier en 1876. Il collabora à plusieurs périodiques dont la Revue des deux Mondes et le Journal des Débats. Candidat à l'Académie française en 1874, il avait été battu par Elme Caro, ses idées philosophiques déplaisant à Mgr Dupanloup et à certains de ses proches. Considéré peu à peu par ceux-ci comme étant « anti-révolutionnaire », Taine sera élu le 14 novembre 1878 en remplacement de Louis de Loménie. Mort peu avant son élection, Mgr Dupanloup aurait même songé à lui apporter sa voix.

7Renan Ernest Joseph (1823-1892), écrivain et philosophe. Se destinant à la prêtrise, il fis ses premières études à l’école ecclésiastique de Tréguier (1832-1838). Il vint ensuite achever ses humanités à Paris, à Saint-Nicolas du Chardonnet dirigé alors par l’abbé Dupanloup. Entré au grand séminaire de Saint-Sulpice, il le quittera néanmoins deux ans plus tard. Agrégé de philosophie en 1848, il fut élu au Collège de France en 1862 avec le soutien des bonapartistes libéraux. L’année suivante, il publia sa Vie de Jésus dans laquelle il replaçait le Christ dans son milieu historique. L’ouvrage souleva de vives critiques parmi les catholiques qui obtinrent sa mise à l'Index. Mgr Dupanloup, son ancien professeur organisa même une cérémonie d'expiation collective à Notre-Dame. Un an plus tard, Renan fut contraint, sous la pression du gouvernement, de quitter sa chaire du Collège de France. Il entra à l’Académie française en 1878 et devint administrateur du Collège de France en 1883.

8Bertin, Édouard (1797-1871), il est alors le directeur de publication du Journal des Débats auquel collaborent Taine et Renan.

9Buloz François (1803-1877), éditeur et publiciste. Co-fondateur puis rédacteur en chef de la Revue des Deux-Mondes, qu’il dirigea pendant près de quarante ans.

10L’un et l’autre sont membres du Corps Législatif.

11Résidence du comte de Chambord en Autriche.

12Gaston François de Lévis, duc de Lévis et de Ventadour (1794-1863), homme politique, fidèle serviteur du comte de Chambord, il faisait depuis plusieurs années office de ministre de la maison du roi.

13Gibbon, Edward (1737-1794), historien et homme politique britannique. Il est surtout connu pour son ouvrage Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain.

14Charles Loyson dit Père Hyacinthe venait d'annoncer par une lettre publique, le 20 septembre 1869, sa décision de quitter le Carmel. Elle fut très durement ressentie par les catholiques libéraux auxquels il était très lié et qui lui vouaient une profonde admiration. La déception et la surprise furent telles que certains de ses proches ne désespéraient pas de le voir revenir un jour dans l'Église. Ainsi de Falloux qui écrivit «J'espère donc, quoique bien faiblement, qu'étant sorti si brusquement de la double solitude de la méditation et du cloître, il va s'épouvanter, se dégoûter des tristes réalités qui l'enveloppent et reprendre son vol vers les sommets. Dieu le veuille et nous le rende. J'en jouirai vivement comme chrétien et aussi comme ami, car tout ce qu'on connaissait de lui était attachant». Cité par J.-R. Palanque, Catholiques libéraux et gallicans en France face au Concile du Vatican 1867-1870, Aix-en-Provence, 1962, n. 145, p. 96-97. Mais tout espoir de voir le P. Hyacinthe réintégrer l'Église s'éloigna définitivement lorsque fut connu son mariage, en 1872.

15Félix, C.-J. (1810-1891), il est alors chargé des conférences de Notre-Dame de Paris de 1853 à 1870.

16La fille de Montalembert, Catherine (1841-1926) venait alors d’entrer au noviciat du Sacré-Coeur à Conflans. La prise d’habit eut lieu le 26 octobre 1865.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «3 janvier 1865», correspondance-falloux [En ligne], Second Empire, Année 1852-1870, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, Année 1865,mis à jour le : 07/01/2022