CECI n'est pas EXECUTE 27 avril 1860

Année 1860 |

27 avril 1860

Jean-Jacques Ampère à Alfred de Falloux

Pau, Maison d’Anglade, 27 avril 1860

Monsieur et très cher confrère,

Quand vous ne m’auriez pas à toutes les époques témoigné un intérêt dont je garde un reconnaissant souvenir et quand ma dernière relation de Versailles ne m’aurait pas fourni de nouveaux motifs de reconnaissance et d’attachement, il m’aurait suffi de connaître vous et Madame la comtesse de Falloux. J’écris pour prendre ma part bien véritable aux cruelles épreuves que vous venez de traverser Dieu vous a retiré l’enfant1 mais il vous a conservé la mère et vous n’avez besoin d’apprendre de personne qu’en jouissant du coup dont il vous a frappé vous avez à le remercier de celui qu’il vous a épargné.

Je suis dans une grande inquiétude du père Lacordaire. On nous dit ici qu’il est fort malade d’une pleurésie. Déjà on nous avait inquiété une fois. Depuis j’ai reçu une lettre de lui datée de saint Maximin dans laquelle il ne me parlait de rien et qui m’avait complètement rassuré. J’espère encore qu’il y a cette fois aussi de l’exagération dans les mauvaises nouvelles qui nous arrivent aujourd’hui mais j’aurai grand besoin d’en être plus convaincu et je ne sais comment faire pour m’éclairer. Je ne sais même si votre illustre et cher confrère est à Sorèze ou à Saint Maximin.

Que de tristes choses dans la vie et de combien de sortes.

Agréez, très affectionné confrère, l’assurance d’un dévouement et d’une sympathie bien véritable.

J.J. Ampère

1Marie de Falloux accoucha d’un enfant mort-né.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «27 avril 1860», correspondance-falloux [En ligne], Second Empire, Année 1852-1870, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, Année 1860,mis à jour le : 29/01/2022