1877 |
25 septembre 1877
Charles Albert Costa de Beauregard à Alfred de Falloux
Chambéry, ce 25 [septembre 1877]
Monsieur le comte,
Je suis bien heureux de votre lettre. J’espérais quelques heures, et vous me donnez droit à quelques jours. Sous aucun prétexte, je ne transige aurais avec vous, sur cette dette que vous reconnaissez si aimablement. Il m’en faut malheureusement reculer l’échéance car, la voie du Mont-Cenis est absolument interceptée par les neiges. Deux mille soldats travaillent et travailleront, dit-on pendant longtemps encore à déblayer une avalanche qui s’étend sur plus de trois kilomètres. Je n’aurais pas le courage de vous dire si honnêtement la vérité, si je n’espérais que vous m’en récompenserez en revenant de Rome. Mon projet est de m’éterniser ici, où nous organisons une sérieuse campagne électorale1. Je veux tirer ma dernière cartouche avant de mettre pour toujours mon fusil hors atelier. Vous nous retrouverez donc ma femme et moi à Chambéry quand vous y passerez, en revenant, elle bien heureuse de vous être présentée et moi plus que jamais empressé de vous redire mon bien respectueux attachement.
Costa
1Sans doute s’agit-il des élections législatives des 14 et 28 octobre 1877.