CECI n'est pas EXECUTE 18 novembre 1854

Année 1854 |

18 novembre 1854

Ptosper Guéranger à Alfred de Falloux

Abbaye de Solesmes, ce 18 novembre 1854

Mon très cher ami,

Il faut que je compte comme je le fais sur votre amitié et sur votre dévouement à Solesmes, pour oser faire la démarche que je fais en ce moment ; c’est avec confiance que je me le permets, sûr à l’avance de votre discrétion d’abord, et de votre concours, s’il est possible.

Par suite de la disette toujours croissante et qui ne finira pas de sitôt, nous sommes ici dans la plus grande gêne ; des fournisseurs à payer, et pas d’argent. Il me faudrait de trois à quatre mille Fr., et au plutôt [sic]. Les bourses sur lesquelles je compte d’ordinaire sont épuisées ; je suis dans la plus sérieuse inquiétude. Pourriez-vous, mon cher ami, venir à mon secours ! Vous rendriez un immense service. Au reste je sais que si vous pouvez, vous ferez : il est donc inutile de vous presser. Je vous demanderai jusqu’à l’automne prochain pour le remboursement, au cas où il vous serait possible de venir à mon aide. Vous faites bâtir1, je crois ; ma demande est d’autant plus indiscrète ; mais je sais d’avance que vous n’y verrez qu’une preuve de plus de mon confiant abandon.

Adieu, mon bon et cher ami, et que cette lettre ne soit à vos yeux qu’une preuve de plus de ma confiance dans votre esprit de foi, et dans l’attachement que vous voulez bien avoir pour moi.

Votre tout dévoué amicalement

fr. Prosper Guéranger, abbé de Solesmes

1Falloux est alors en train de faire faire des travaux sur son domaine du Bourg d’Iré.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «18 novembre 1854», correspondance-falloux [En ligne], Second Empire, Année 1852-1870, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, Année 1854,mis à jour le : 19/07/2022