CECI n'est pas EXECUTE 6 novembre 1864

Année 1864 |

6 novembre 1864

François de La Bouillerie à Alfred de Falloux

Carcassonne, le 6 novembre 1864

Mon cher ami, j'étais à la veille de quitter l'Anjou et attendre à jour fixe à Carcassonne lorsque j'ai reçu votre bonne lettre. Après un petit séjour que j'ai dû faire à Bordeaux, chez le cardinal Donnet1, pour m'acquitter d'une très ancienne promesse, j'arrive ce soir chez moi et je m'empresse de vous exprimer mes très vifs regrets. Je regrette surtout de n'avoir pu être prévenu plus tôt de votre aimable intention à mon égard, car bien que mes jours d'Anjou soient toujours extrêmement comptés, j'aurais peut-être pu, en m'y prenant un peu à l'avance, modifier mes projets de retour, de façon à ne me pas priver d'une cérémonie qui eut été pour moi un véritable intérêt de cœur : mais votre lettre me fait voir que vous avez dû vous-même, décider très inopinément l'inauguration de votre belle œuvre. Je conviens, du reste, cher ami, que j'ai à m'accuser de mon côté de ne point vous avoir fait encore cette année la visite que je vous avais promise : c'est encore la brièveté de mon séjour en Anjou qui en est cause. J'ai dû cette année, aller passer quelques jours à Paris, puis au Mans, pour répondre à une invitation de sermons fait par l'évêque, et à laquelle je n'ai pu me soustraire si bien qu'il ne m'est resté que très peu d'instants pour mes deux frères et tout leur monde. Si j'ai dû renoncer à vous voir, cher ami, je vous ai, du moins lu avec un grand plaisir. Votre écrit n'empêchera pas de passer outre à cette dernière étape du calvaire : mais il révélera une fois de plus la honte de tout ce qui se fait. Cette nouvelle œuvre n'est assurément pas d'un homme malade ; et cependant vous m'écrivez que vous êtes toujours dans votre lit. J'avais effectivement appris, que vous n'aviez pas été contents de votre été. Soignez-vous, je vous en supplie. Ce n'est pas à l'heure du combat qu'il est permis au capitaine d'être malade, et bien que votre lit soit pour vous un champ de bataille et de victoire, j'aime encore mieux vous voir sur pied, en même temps que tous les <mot illisible> Je vous renouvelle tous mes regrets, chers amis, et en vous priant de présenter mes respectueux hommages à Madame de Falloux, je vous réitère l'assurance de mon inaltérable affection.

François ev. de Carcasoone

La Bouillerie

1Mgr Donnet, Ferdinand François Auguste (1795-1882), ordonné prêtre en 1819, il avait été sacré le 30 mai 1835 en qualité d’évêque de Rosa in partibus comme coadjuteur de l’évêque de Nancy et de Toul en 1835. Promu archevêque de Bordeaux le 30 novembre 1837, il sera nommé cardinal au titre de Santa Maria in Via au consistoire de 15 mars 1852.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «6 novembre 1864», correspondance-falloux [En ligne], Second Empire, Année 1852-1870, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, Année 1864,mis à jour le : 02/08/2022