CECI n'est pas EXECUTE 22 janvier 1867

Année 1867 |

22 janvier 1867

Alphonse Gratry à Alfred de Falloux

Paris, ce 22 janvier 1867

Bien cher Monsieur,

Vous voyez que je suis resté dans l’état parfait que vous m’avez conseillé, la dernière fois que j’ai eu l’honneur de vous voir chez M. de Montalembert.

M. Vitet me maintient avec insistance dans cet état, malgré ses espérances présentes. Néanmoins, il ne saurait me défendre de vous écrire, surtout aujourd’hui où je n’ai qu’à vous remercier des très bonnes paroles que vous avez bien voulu écrire à mon sujet.

Vous m’avez habitué depuis longtemps, cher Monsieur, à votre parfaite bonté, et je n’ai pas cessé d’en être reconnaissant.

Seulement, je voudrais vous voir plus souvent, je devrais vous écrire plus souvent, et chercher avec vous, s’il en est quelque consolation au lamentable déclin de la France.

Je ne pense qu’à cela, en présence de Dieu ; je ne m’occupe que de cela, dans tout mon travail actuel intitulé : La morale ou la loi de l’Histoire1.

N’est-il pas visible que le moment présent, en France, est une démonstration de tout ce qui peut-être renfermé sous le titre : La morale ou la loi de l’histoire ?

L’histoire vous donne ce que la morale veut. La ressource, c’est l’Évangile, sève unique de la vie du monde moderne.

Veuillez bien, cher Monsieur, me conserver toujours votre bonté et croire toujours à ma bien respectueuse et profonde affection.

Je prie Notre seigneur de vous bien guérir et de guérir toute votre chère famille !

A. Gratry

 1A. Gratry, La morale ou la loi de l’Histoire, Paris, Ch. Douniol / J. Lecoffre & cie, 2 vols., 1868.


 


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «22 janvier 1867», correspondance-falloux [En ligne], Second Empire, Année 1852-1870, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, Année 1867,mis à jour le : 25/08/2022