Année 1869 |
24 novembre 1869
Jules Janin à Alfred de Falloux
20 novembre [1867]
Cher seigneur !
Souffrez que je m’incline, et que j’accepte de vos bontés des reproches trop mérités. Mais pour que que vous vous rappeliez les préliminaires d’un discours académique, vous saurez qu’on ne fait pas tout ce que l’on veut et surtout que l’on ne dit pas tout ce que l’on veut dire. Hélas ! J’avais salué en toutes lettres, le roi légitime. On l’a remplacé par un sous-entendu qui n’était pas dans ma pensée. J’avais aussi payé mon regret à Monsieur de Montalembert ; mais je m’y suis si mal pris, que mon hommage a disparu dans un embarras de phrases mal faites. Enfin, j’étais si fatigué que j’ai abandonné la partie avant de l’avoir gagné. Il me semble d’ailleurs que pas un ne pourrait douter, de ma reconnaissance et de mes regrets. Pardonnez-moi, je vous prie de couvrir de votre grâce accoutumée de cruelles négligences ; la seconde est sous-entendue, et la première m’a devancé tendrement au soir de mes beaux jours.
Ma femme et moi, nous vous présentons nos obéissances et nos respects.
Jules Janin
