CECI n'est pas EXECUTE 12 mars 1872

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12 mars 1872

Augustin Galitzin à Alfred de Falloux

12 mars [18721]

Je regrette, cher ami, de vous avoir communiqué mon désespoir pour Cochin, mais réellement sa situation semblait désespérée et je crois qu’elle réclame encore des soins extrêmes.

Je prends dans une heure le chemin de Cologne, je dois en revenir le 20, j’ai peur que l’empereur ne me précède ! C’est vous dire combien je suis effrayé, mécontent de tout le monde. Personne ne paraît se rendre compte de la gravité des choses ; l’égoïsme aveugle et je crains que la cour ne préserve pas du sang. Alexandre Apponyi2 a facilement fait ma conquête. Vous ne m’en voudrez pas de le faire entrer au Bibliophile. C’est encore une petite bataille comme toujours. Dites-donc à Fitz-James3 de nous donner sa voix. On ne reproche à Apponyi que d’être étranger. Il y a vraiment que dans la France moderne que cette qualité justifie toutes les sévérités. Les mots, comme les mœurs, se sont transformés. Mon amitié pour vous se transforme aussi un peu, mais ce n’est que pour être encore plus ardente et grave.

Augustin

1Très malade, Augustin Cochin devait décéder trois jours plus tard, le 15 mars 1872.

2Alexander Apponyi von Nagy-Appony (1844-1925), diplomate.

3Fitz-James, Édouard, Antoine, Sidoine de (1828-1906), propriétaire du château de la Lorie, près de Segré, en Maine-et-Loire, et donc voisin de Falloux auquel il est lié d'amitié.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «12 mars 1872», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, 1872,mis à jour le : 28/08/2022