CECI n'est pas EXECUTE 1873

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Louis de Carné à Alfred de Falloux

[1873]

Je sors, mon cher ami de la séance de l’académie qui a été une splendide revanche de la dernière, je n’ai qu’un moment avant le départ du courrier, j’en profite pour vous annoncer qu’une réunion de nos amis, bien peu nombreux hélas ! a été convenu pour lundi soir chez le duc de Noailles.

Ce serait une grande joie de vous y voir.

J’ai assisté Champagny1 dans la formation d’un dossier Taine2 dont il est fort résolu à faire bon usage et qu’il vous communiquera avec joie. Taillandier nous est parfaitement acquis ainsi que Marmier3.

Mille amitiés.

L. de Carné

1Champagny, François-Joseph-Marie-Thérèse Nompère, dit Franz, comte de (1804-1882), écrivain ultra-catholique. Il fut le collaborateur de l’ancien comme du nouveau Correspondant, de L’Ami de la Religion et de la Revue contemporaine. Il avait été élu à l’Académie française le 29 avril 1869, en remplacement de Berryer.

2Taine Hyppolite Adolphe (1828-1893), essayiste et historien. Auteur d'un Essai sur Tite-Live couronné par l'Académie française en 1854, il avait publié deux ans plus tard Les Philosophes français du XIXe siècle, ouvrage dans lequel il critiquait la philosophie spiritualiste enseignée par l'Université. Son œuvre la plus importante demeure ses Origines de la France contemporaine qu'il commença à publier en 1876. Il collabora à plusieurs périodiques dont la Revue des deux Mondes et le Journal des Débats. Candidat à l'Académie française en 1874, il avait été battu par Elme Caro, ses idées philosophiques déplaisant à Mgr Dupanloup et à certains de ses proches. Considéré peu à peu par ceux-ci comme étant « anti-révolutionnaire », Taine sera élu le 14 novembre 1878 en remplacement de Louis de Loménie. Mort peu avant son élection, Mgr Dupanloup aurait même songé à lui apporter sa voix.

3Marmier, Xavier (1808-1892), journaliste et écrivain. Rédacteur en chef de la Revue germanique, puis administrateur général de la Bibliothèque Sainte-Geneviève, il propagea en France la langue et la littérature allemandes. Il avait donné des leçons de littérature aux deux filles de Louis-Philippe, Clémentine et Marie. Il collabora également à la Revue des Deux Mondes. Il fut élu à l’Académie française le 19 mai 1870. On lui doit un Journal (1848-1890) important qui fut publié en 1968 (Droz, 812 p.).


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «1873», correspondance-falloux [En ligne], 1873, CORRESPONDANCES, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, Troisième République,mis à jour le : 09/10/2023