CECI n'est pas EXECUTE 26 avril 1876

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26 avril 1876

Louis de Levoyer à Alfred de Falloux

Angers, 26 avril 1876

Monsieur le comte,

Voici ce que je dois en toute sincérité, répondre aux questions contenues dans la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’adresser hier :

1° aucune partie du nouveau collège de Combrée, ni de ses dépendances immédiates, n’occupe, à ma connaissance, un terrain quelconque ayant appartenu aux métairies des Landelles ou des Epinaies.

2° le petit séminaire de Combrée fourni 140.000 Fr. pour la construction du nouveau presbytère. En même temps abandon était fait à la commune Combrée1, pour la jouissance du curé, de la closerie dite la Planche ; donnée en 1822 à l’évêché d’Angers par Mademoiselle Françoise Thourault suivant toute apparence, cette pieuse personne en faisant ce don, pensait que le diocèse pourrait plus tard la faire figurer dans ses compensations qui serait offert à la dite commune, pour la perte de son ancien presbytère, englobé dans les dépendances du vieux collège. Les constructions du nouveau presbytère étaient achevés à la fin de 1847. Je ne sais rien de plus, sur cet objet.

3° en ce qui concerne les Landelles, je me souviens qu’elles sont passées de la propriété de Madame veuve Charles Breuillot dans la nôtre ; mais j’ignorais le détail auquel votre lettre, Monsieur le comte, semble faire allusion par ces mots : j’ai fait l’acquisition de ces métairies. Vos questions d’aujourd’hui ne me rappellent même que très confusément une idée que, dans le temps, on peut sans doute avoir, de chercher un acquéreur actif, qui, en prêtant son nom, épargnât au diocèse certaines formalités onéreuses, bonnes à éviter quand il s’agit de devenir propriétaire d’un bien qu’on ne doit garder que peu de temps mais là-dessus, je le répète, rien de distinct dans mes souvenirs. Ce que je sais seulement c’est que le produit de la vente des Landelles achetées définitivement si j’ai bonne mémoire par Madame Vve Cadeau de Renazé, a été employé à la construction de notre chapelle.

4°le nouveau collège ayant été construit de 1853 à 1859, c’est dans cet intervalle que se trouverait assez naturellement la date des transactions auxquelles a donné lieu cette opération importante.

Vers l’époque de votre mariage, vous aviez, Monsieur le comte, vendu pour 25 000 Fr., conditions qui semblaient avantageuses pour vos acheteurs, la closerie dite La Renardaie, contiguë à l’ancien collège, et que Monsieur Contant, notre comptable d’alors, revendit presque en entier par parties, n’en réservant que ce qui était plus à notre convenance. Mais, à cette époque, on ne songeait nullement à reconstruire le collège. Cependant je soupçonnerais presque que dans vos souvenirs, il se fait une confusion de ce qui a rapport à la Renardaie et avec ce qui concerne les Épinaies.

Depuis l’achèvement des nouvelles constructions, nous vous fîmes demander un jour si vous ne pouviez pas vous dessaisir, en notre faveur, d’un petit champ dépendant de Jupil et situé dans le voisinage de notre enclos. Par une lettre, que je relisais encore dernièrement, vous me répondîtes que, d’après le rapport de votre métayer, il y avait lieu de traiter cet objet comme une affaire et que vous enverriez M. Lemanceau2 pour y voir. Mais l’affaire en est restée là.

Voilà, Monsieur le comte de tout ce que je puis mettre à votre disposition de réminiscences, touchant les questions que vous venez de m’adresser. M. l’abbé Contant aurait peut-être, lui, un répertoire de souvenirs plus riches que le mien. Il réside aujourd’hui, comme vous le savez, auprès de son frère, Monsieur le curé de Cholet.

Recevez l’assurance des sentiments respectueux avec lesquels je suis, Monsieur le comte, votre très humble et très obéissant serviteur.

Louis Levoyer, abbé

1Situé non loin du Bourg d'Iré, la commune de Combrée abritait un collège catholique auquel Falloux, alors ministre de l'Instruction publique et des Cultes avait accordé, le 2 janvier 1849, le privilège de plein exercice. Falloux aimait à s'y rendre en compagnie de ses hôtes, pour y prononcer, à l'occasion, des discours au contenu le plus souvent politique.

2Jean-Baptiste Lemanceau, régisseur du domaine du Bourg d’Iré, il sera élu maire de cette commune de 1878 à 1888.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «26 avril 1876», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, 1876,mis à jour le : 16/11/2022