Année 1862 |
4 mars 1862
Alfred de Falloux à Jules de Bertou
Mardi 4 mars 1862
Cher ami,
J'ai rapporté de Bretagne une extinction de voix que j'ai d'abord violentée et à laquelle je cède maintenant en parlant peu, en dictant le moins possible. Présentez aussi cette excuse à nos amis et priez-les de ne pas me punir du talion.
Je demande particulièrement par votre entremise à Cochin1 s'il a tiré des griffes de l'abbé Sisson2 l'argent qui devrait nous être restitué à tous deux le Ier mars ou si, en cas de non-paiement, il se dispose à employer un huissier.
Voudriez-vous aussi remercier Hilaire de Lacombe d'une très intéressante lettre que j'en reçois ce matin et apprendre de lui si vous ne le savez déjà par ailleurs ce que veut dire la note du Moniteur de ce matin sur les écoles et l'invention dont il se plaint. Je lui demanderai aussi de me faire parvenir quand il le pourra l'extrait de L'Ami de la Religion dans lequel l'abbé Sisson racontait lui-même sa réception à Valence. Je vois bien que les cardinaux aidant, Caradeuc doit se résigner à passer sous la houlette de l'abbé David3. Dés lors je voudrais à l'usage de mes amis de Bretagne qui me le demandent fort vivement mettre en ordre un tout petit précis de cette affaire et le tenir même en état d'être imprimé si besoin en était.
Les nouvelles du couvent sont meilleures et j'attends bientôt le retour. Parlez bien spécialement de moi à l'hôtel Gontaut et donnez-moi des nouvelles détaillées de tous les étages.
Mille tendresses à Paul4. Albert5 me propose de venir sans ses filles pour quelques jours seulement. Cela nous cause une vraie tristesse et jette un grand désordre dans nos idées. Êtes-vous plus content de votre santé? Je vous embrasse de tout cœur.
Alfred.