1878 |
29 novembre 1878
Elme Caro à Alfred de Falloux
De la Sorbonne, 29 novembre 1878
Monsieur et très honoré confrère, c’est avec un vrai chagrin que nous avons dû écarter le jeune Boissard de l’examen oral : sa composition philosophique était tout à fait insuffisante : le candidat est trop jeune, il n’a pas encore seize ans. Il réparera facilement cet échec ; mais il faut que son esprit mûrisse encore.
Il m’eût été particulièrement agréable de faire honneur à une recommandation qui m’est chère entre toutes. Vous avez donné un noble plaisir d’esprit et de raison à tous ceux qui dans cette France affolée, soutiennent encore la cause de la modération et du bon sens. Votre lettre sur la Contre-révolution1 restera comme un monument du bon sens politique servi par l’éloquence.
Veuillez agréer, Monsieur et très honoré confrère, l’hommage de mes sentiments dévoués.
E. Caro
1Falloux venait de publier une brochure intitulée De la Contre-révolution (Douniol, et Cie, 19 pages). Publiée dans un premier temps dans le Correspondant du 25 octobre 1878, la brochure s'en prenait avec vigueur au comte A. de Mun mettant en garde les catholiques contre les risques d'une lutte de la religion placée sous la bannière équivoque de la contre-révolution à laquelle les conviait A. de Mun.
