CECI n'est pas EXECUTE 15 octobre 1880

1880 |

15 octobre 1880

Achille Joubert à Alfred de Falloux

Châteauneuf sur Sarthe1 le 15 octobre 1880

Monsieur le comte,

J'ai lu avec une sérieuse attention et un réel réel intérêt votre lettre à Messieurs les membres du comice agricole de Segré, que vous avez eu l'attention de m'adresser.

Puisqu'on ne nous a pas encore enlevé la liberté de la presse, c'est un devoir impérieux pour chacun de nous, de protester, en toutes circonstances contre l'arbitraire et le bon plaisir de Messieurs les préfets.

Permettez-moi donc de vous féliciter d'avoir défendu avec calme et énergie une si excellente cause. Il est vraiment curieux de voir le gouvernement, qui donne proportionnellement la somme la plus modique, élever sa prétention d'être le grand dispensateur et en quelque sorte, le fondateur généreux de nos comices. Et nous autres, qui donnerons le plus, nous sommes comptés pour rien. Si Messieurs les membres du comice de Segré et leur digne président, prennent la résolution de passer outre ; et que sans tenir compte des injonctions du préfet et de sa lettre approuvante et désapprouvante de son ministre, il soit donné suite cette année, au concours du comice de Segré, dans ces conditions. Je vous offre de biens bon cœur de vous adresser de suite 500 Fr., qui viendront compenser la subvention de pareille somme, provenant de l'État, et que Monsieur le préfet refusera assurément de vous laisser délivrer en présence de votre résistance à ses injonctions.

Je vous demande seulement à conserver l'anonyme relativement à ce don de 500 Fr., non certes, que j'ai peur d'encourir le courroux de nos gouvernants., Mais parce que je trouve plus digne de leur donner cette leçon sans y mettre la moindre ostentation.

Veuillez agréer, Monsieur le comte, de l'hommage de mes très dévoués et cordiaux sentiments.

Achille Joubert2

1Commune du Maine-et-Loire.

2Achille Joubert (1814-1883), Juge au tribunal de commerce. Maire d’Angers en 1874, sénateur monarchiste du Maine-et-Loire en 1874.

Châteauneuf sur Sarthe1 le 15 octobre 1880

Monsieur le comte,

J'ai lu avec une sérieuse attention et un réel réel intérêt votre lettre à Messieurs les membres du comice agricole de Segré, que vous avez eu l'attention de m'adresser.

Puisqu'on ne nous a pas encore enlevé la liberté de la presse, c'est un devoir impérieux pour chacun de nous, de protester, en toutes circonstances contre l'arbitraire et le bon plaisir de Messieurs les préfets.

Permettez-moi donc de vous féliciter d'avoir défendu avec calme et énergie une si excellente cause. Il est vraiment curieux de voir le gouvernement, qui donne proportionnellement la somme la plus modique, élever sa prétention d'être le grand dispensateur et en quelque sorte, le fondateur généreux de nos comices. Et nous autres, qui donnerons le plus, nous sommes comptés pour rien. Si Messieurs les membres du comice de Segré et leur digne président, prennent la résolution de passer outre ; et que sans tenir compte des injonctions du préfet et de sa lettre approuvante et désapprouvante de son ministre, il soit donné suite cette année, au concours du comice de Segré, dans ces conditions. Je vous offre de biens bon cœur de vous adresser de suite 500 Fr., qui viendront compenser la subvention de pareille somme, provenant de l'État, et que Monsieur le préfet refusera assurément de vous laisser délivrer en présence de votre résistance à ses injonctions.

Je vous demande seulement à conserver l'anonyme relativement à ce don de 500 Fr., non certes, que j'ai peur d'encourir le courroux de nos gouvernants., Mais parce que je trouve plus digne de leur donner cette leçon sans y mettre la moindre ostentation.

Veuillez agréer, Monsieur le comte, de l'hommage de mes très dévoués et cordiaux sentiments.

Achille Joubert

1Commune du Maine-et-Loire.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «15 octobre 1880», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, 1880,mis à jour le : 04/12/2022