CECI n'est pas EXECUTE 23 décembre 1883

1883 |

23 décembre 1883

A. Jardry à Alfred de Falloux

Paris, le 23 décembre 1883

Monsieur le Comte,

J’ai reçu hier bien exactement avec votre lettre les cinq cent francs qu’elle contenait.

Dans le bilan que je vous ai adressé, par une distraction que je regrette vivement et qui n’a d’excuse que les tourments et les travaux multiples de fin d’année que j’ai eu tous ces temps-ci, j’ai omis de comprendre à votre avoir les cent francs reçus de M. de Rességuier, déposés dans l’un des tiroirs de mon bureau le jour même où il me les a remis avec une étiquette qui devait un moment ou l’autre me rappeler qu’ils vous appartenaient.

Je n’ai pas compris, non plus, dans ce bilan les bonbons de Riri ne songeant à les lui donner de votre part que le jour du premier de l’An. Puisque vous avez la bonté de désirer qu’il en soit autrement j’obéis en vous offrant pour lui et pour vous l’expression de la plus vive gratitude pour cette nouvelle gâterie.

Par suite et en tenant compte de votre envoi d’hier, le Bilan se trouve rectifié et complété comme suit :

Recettes faites ou à faire d’ici au 31 décembre

Bilan du 19 décembre 2.561,75 +600 Bilan du 23 décembre 3.161,75

Dépenses faites ou à faire d’ici au 31 décembre 2.978,25 + 200 = 3.180,25

Excédent de dépenses 416,50 18,50

Je suis enchanté de savoir que vous avez la bonne fortune d’avoir sous votre toit le P. Didon1 qui s’est encore plus élevé dans l’estime des hommes par la sagesse de son caractère que par sa séduisante éloquence et ce n’est pas peu dire.

Les joies sont parfois aussi nuisibles que les peines ; ne prenez qu’avec mesure celles que peuvent vous donner les lectures du P. Didon pour bien finir votre année et vous préparer à bien commencer l’autre, ce que je souhaite ardemment.

Ma pauvre femme ne reprend que très très lentement des forces ; il lui faudra bien des jours de ménagements pour reconquérir son activité d’il y a quelques semaines. Daignez, Monsieur, prier un peu pour nous comme nous le faisons pour vous avec une ferveur aussi constante que reconnaissante.

Tous les trois et Riri plus fort que jamais nous vous embrassons avec le plus tendre respect.

A. Jardry

J’écris toute mon amicale sympathie au pauvre M. Lemanceau2.

1Didon Henri Louis Rémy (1840-1900), dominicain. Elève du petit séminaire, il avait pris l'habit dominicain dés 1856. Il avait été ordonné prêtre en 1862.

2J.-B. Lemanceau, régisseur des propriétés d’A. de Falloux.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «23 décembre 1883», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, 1883,mis à jour le : 17/12/2022