CECI n'est pas EXECUTE 23 décembre 1850

Année 1850 |

23 décembre 1850

Francisque Corcelle à Alfred de Falloux

Essai, Orne, 23 décembre 1850

Mon cher collègue et ami,

Je m’attendais bien peu au grand malheur1 qui vous atteint lorsque je me faisais une fête de passer quelques moments dans votre intimité. Au moment où je l’ai appris, l’état de santé de Madame de Corcelle m’a ramené dans ce pays pour quelques jours.

L’attachement que je vous ai voué et mes souvenirs personnels me font sentir vivement combien vous avez à souffrir de cette séparation. Voilà 9 ans que j’éprouve aussi ce qu’une bonne sainte mère laisse de regret, ce qu’il en coûte de ne plus se sentir enveloppé de cette sorte de bonté dont l’habitude est si douce qu’on la voudrait étendre à toute sa vie, et de n’être plus l’enfant de personne.

C’est que nous sommes avant tout et enfin de compte enfant de Dieu. Il nous envoie de telles épreuves pour nous rappeler le but de tous ses dons, les espérances infinies et les unions éternelles ; il les envoie à ceux mêmes qu’il aime et possède afin qu’ils lui appartiennent davantage. Ces seules et véritables consolations, vous les avez ; mais vous permettez à vos amis de vous souhaiter tout le courage dont vous leur devez l’exemple puisque votre assistance, dans les jours difficiles que nous avons à traverser, leur est si précieuse. Que de grands devoirs vous avez à remplir !

Je me considère comme un de vos fidèles et très humbles compagnons dans cette mer agitée. Souffrez que je le témoigne avec la plus vive et la plus affectueuse sympathie.

Fr Corcelle

1Falloux venait de perdre sa mère (Louise Loyde Philiberte née Fitte de Soucy (1784-1850).


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «23 décembre 1850», correspondance-falloux [En ligne], Seconde République, Années 1848-1851, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, Année 1850,mis à jour le : 06/02/2023