1884 |
29 juin 1884
Louis-Jules Trochu à Alfred de Falloux
Tours, 29 juin 1884
Mon cher comte,
Peu de créatures humaines parmi celles qui sentent vivement et profondément, ont été plus frappé que vous. La mort de votre éminent frère1 achève vos épreuves avec votre isolement dans la vie. Permettez que m’associant à cette autre grand deuil, je vous offre l’hommage de mes fidèles et cordiales sympathies. Elles ne prétendent pas à vous consoler. C’est en vous-même, c’est dans la ferme et chrétienne philosophie qui vous a soutenu au milieu des revers dont votre carrière fut remplie, que vous trouverez le point d’appui nécessaire.
Et puis, une amitié bien plus ancienne et bien plus considérable et précieuse que celle de votre correspondant d’aujourd’hui, contribuera officieusement à votre résignation et à votre peine.Vous êtes auprès de Madame de Castellane ou vous la rejoindrez. À son contact, sachant ce qu’elle a souffert et comment elle a souffert, on devient fort.
Je vous renouvelle l’assurance de tout mon respectueux et affectueux dévouement.
Gle Trochu
1Falloux venait de perdre son frère, le cardinal Frédéric de Falloux, décédé à Rome le 22 juin 1884.