Année 1864 |
30 mai 1864
Louis-Jules Trochu à Marie de Falloux
Belle île en mer (Morbihan), le 30 août 1864
Madame la comtesse,
Je reçois pendant une tournée d’inspection générale dans l’Ouest, la lettre que vous avez fait l’honneur de m’écrire, et c’est avec un vif regret que je me vois dans l’impossibilité de servir personnellement les intérêts que vous voulez bien me recommander. Je ne fais pas partie cette année du jury de secours pour l’école d’application d’état-major. Mais je suis en mesure d’appeler sur la candidature dont vous vous préoccupez l’intérêt de quelques-uns de ses juges, et je le fais avec grand plaisir. Elle se présente avec des conditions de solidité qui lui donnent, je crois, des chances presque assurées de succès.
Je suis bien affligé de ce que vous me dites de l’effet qu’on produit cette fois sur la santé de Monsieur le vicomte de Falloux, les eaux de Royat1 dont il avait eu précédemment à se louer. J’ai eu l’honneur de le voir à Paris cette année. Son état général m’avait paru notablement amélioré et je m’en étais réjoui pour vous, pour lui et pour nous tous, car il résume en lui les sympathies et les plus chères espérances des honnêtes gens.
Les eaux, avaient leur effet utile, qui se fait quelquefois attendre et prouve souvent pendant quelques mois les malades qui s’en doivent mieux trouver. J’ai cet espoir pour Monsieur de Falloux.
En vous priant, Madame la comtesse, de lui en transmettre l’impression avec celle de tous les sentiments que vous me savez pour lui, je suis avec le plus profond respect votre bien dévoué serviteur.
Gal Trochu
1Station thermale du Puy-de-Dôme où Falloux se rendit à plusieurs reprises pour soigner sa névralgie.
