Année 1868 |
25 mai 1868
Louis-Jules Trochu à Alfred de Falloux
25 mai 1868
Mon cher comte,
J’ai vu M. Rousset1 qui est profondément touché et demeure très reconnaissant de votre bienveillance pour lui. C’est un homme de mérite qui tiendra un jour très dignement sa place dans la haute assemblée.
Croyez que j’ai été bien malheureux de ne pouvoir vous serre la main au moment où vous alliez quitter Paris. Mais vous étiez souffrant, j’avais des souffrants autour de moi qui me sont chers et dont la situation est infiniment grave. Cette double cause d’empêchement m’a lié plus encore et le temps que vous passiez si péniblement et trop souvent dans votre lit, s’écoulait pour moi au milieu de vos préoccupations et de ces tiraillements qui font qu’on ne s’appartient pas, qu’on remet à demain et qu’on perd les bonnes chances.
Que Madame la comtesse de Falloux me permette de lui offrir ici l’hommage de mon très respectueux souvenir. Et vous, mon cher comte, croyez à tous mes sentiments de haute estime et au plus affectionné dévouement.
Gal Trochu
1Rousset, Camille (1821-1892), professeur et historien. Il devra attendre le 30 décembre 1871 pour entrer à l'Académie française, au siège d'A. Prévost-Paradol.