CECI n'est pas EXECUTE 17 septembre 1869

Année 1869 |

17 septembre 1869

Adolphe Thiers à Alfred de Falloux

17 septembre 1869, Bagnères de Luchon, Haute-Garonne

Mon cher ami,

J’ai été si violemment frappé du coup qui vient d’atteindre ma famille1, qu’il m’a été impossible de penser ni d’écrire. J’en ai pas moins relu votre lettre avec une vive et reconnaissante sensibilité. Madame Thiers2 et sa sœur3 en ont été touchées comme moi. Hélas, nous sommes gens éperdus, consternés, ne sachant où reposer leurs têtes et ne comprenant pas comment ils pourront vivre sans la mère adorable qui les soutenait, les animait, les maintenait de toutes ses forces dans les droits, voie où ils n’ont cessé de vouloir, marcher. Je ne méconnais pas les devoirs qui restent à ma charge envers ces deux enfants d’abord que leur mère m’a confiés et <mot illisible> et envers le pays que j’ai toujours essayé de défendre les intérêts. Mais en ce moment je ne puis rien envisager que notre malheur et je n’ai de force que pour le déplorer. Vos encouragements qui ne m’ont jamais fait défaut me seront un précieux secours pour reprendre ma tâche quand il me sera possible de me détourner de mes préoccupations actuelles, et la voix de votre noble amitié aura toujours sur moi son effet accoutumé.

Adieu, mon cher ami, je vous suis bien profondément attaché mais je vous prie de me pardonner ma faiblesse actuelle et de me conserver toujours votre précieuse affection.

A. Thiers

1Sans doute Eurydice Matheron (1794-1869), veuve de M. Alexis-André Dosne. Elle était la belle-mère d’Adolphe Thiers.

2Elise Dosne (1818-1880).

3Félicie Dosne (1823-1906).


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «17 septembre 1869», correspondance-falloux [En ligne], Second Empire, Année 1852-1870, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, Année 1869,mis à jour le : 07/04/2023