CECI n'est pas EXECUTE 1871

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Edmond Thureau de la Rosière à Alfred de Falloux

1871

Mon cher collègue et ami,

Je ne suis pas sorti de Tours, non plus que mes trois autres collègues de la droite. Thiers et Roger1 étant dehors, cela n’a plus guère de sens. Les choses sérieuses, si indignes qu’elles soient, je les comprends ; mais les taquineries, j’avoue que je ne les comprends pas.

Au reste, je suis ravi que cette épreuve nous ait si intimement rapprochée que je défie, quant à moi quoique ce soit de nous séparer.

Militant amitiés

E. Thureau de la Rozière

 

 

1Représentant légitimiste au sein du gouvernement de Thiers, Roger de Larcy y occupait le ministère des Travaux publics. Ayant donné une première fois sa démission, le 28août 1871, lors de la discussion de la proposition Rivet qui prévoyait de proroger pour trois ans les pouvoirs exercés par Thiers sous le titre de Président de la République. Sous les instances de Thiers, il était néanmoins revenu sur sa démission. Mais, ne parvenant pas à obtenir de Thiers qu'il suive une orientation gouvernementale conforme aux vues de ses amis de la droite, il remit définitivement sa démission le 30 novembre 1872.

Larcy, Charles Paulin Roger Saubert de, baron (1805-1882), homme politique. Entré dans la magistrature en 1826, il démissionna après la chute de Charles X pour se lancer dans la vie politique. Conseiller général d’Alés, il fut élu député (collège de Montpellier) de 1839 jusqu’à sa démission le 29 janvier 1844, date à laquelle il fut déclaré « flétri » comme plusieurs députés légitimistes ayant été faire acte d’allégeance auprès du comte de Chambord. Réélu quelques semaines plus tard, il fut battu en 1846. Élu à la Constituante (Gard) et à la Législative (Gard), il soutint Louis Napoléon Bonaparte lors de l’élection à la présidence. Emprisonné quelques heures lors du coup d’Etat du 2 décembre, il démissionna de son poste de conseiller général d’Alés et se consacra à des études historico-politiques. Candidat à plusieurs reprises au Corps Législatif (1864, 1868 comme « catholique libéral » et 1869), il fut régulièrement battu. Élu le 8 février à l’Assemblée nationale (Gard), il entra peu après dans le gouvernement de Thiers comme ministre des Travaux publics. Il quitta le gouvernement le 30 novembre 1872 et rejoignit ses amis légitimistes de la réunion des Réservoirs. Il retrouva son poste de ministre des Travaux publics dans le gouvernement du duc de Broglie du 26 novembre 1873 au 21 mai 1874. Il vota contre les lois constitutionnelles de 1875. Le 4 décembre 1877, il fut élu sénateur inamovible. De 1867 à 1876, il collabora au Correspondant, pour lequel il écrivit des articles sur la Révolution et la Restauration.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «1871», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, 1871,mis à jour le : 06/12/2023