CECI n'est pas EXECUTE 9 novembre 1870

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9 novembre 1870

Adolphe Lachèse à Alfred de Falloux

Angers, le 9 novembre 1870

Monsieur le comte,

Excusez, je vous en conjure, l'exiguïté de mon papier, mais je ne crois pas que ma demie feuille de papier couverte de ma prose vaille 0,20 centimes, et j'aime mieux vous envoyer la poste que de chercher les rédacteurs du Journal de Maine-et-Loire pour vous donner une idée des rapports agréables qui existent entre messieurs les propriétaires et leur directeur et le rédacteur en chef et le préfet Guenard1.

Nous sommes toujours ici en proie à toutes les incertitudes, à toutes les appréhensions possibles, et cependant ce soir les rumeurs sont un peu meilleures. Un monsieur venant de la préfecture me disait tout à l'heure que les Prussiens avaient évacué Orléans pour retourner à Châteaudun. Le même monsieur me disait que l'armée de la Loire avait maintenant 600 pièces d'artillerie, Dieu le veuille ! Enfin on m'a lu hier une lettre qui affirme que l'armée de la Loire compte 260.000 combattants ; Que le Bon Dieu nous en face la grâce !

Espérons donc encore, espérons toujours que mon petit conte aura raison, et que le bon Dieu voudra bien bander la plaie horrible qu'il nous a faite !…

Priez pour nous, Monsieur le comte, depuis le Bourg d'Iré, priez pour nous.

Lachèze2

1Sans doute Maurice Engelhard, préfet du Maine-et-Lore du 7 octobre au 27 mars 1871.

2Adolphe Lachèse ( ?-?), médecin, Président de la société de médecine d’Angers, il est aussi Président de la Société d’agriculture, sciences et arts d’Angers.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «9 novembre 1870», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, 1870,mis à jour le : 20/04/2023