CECI n'est pas EXECUTE 5 avril 1883*

1883 |

5 avril 1883*

Alfred de Falloux à Albert de Rességuier

5 avril 1883*

Chers amis, voisins et du gros soir 15 exemplaires. Je vous en envoyais où je-vous en porterai tout autre, si vous en avez besoin. En attendant, voici une première liste de distribution.

- Marquis et marquise de Pérignon3 – 1

- Vicomte et vicomtesse Benoît d’Azy4 – 1

- Comte Daru5– 1

- Duc d’Audiffret-Pasquier – 1

- M. Boucher6 – 1. Varenne 59

- Duc Decaze7 – 1 ; 12 rue d’Albe

- M. de Kerdrel8 – 1 0

- Duc de Broglie – 1. + Solférino

- M. Denais9 – 1. – x Défense rue Bergri 20

- M. de Rorthays – 1 0

- M. Thureau-Dangin10 – 1 + Français rue berge

- M. Beslay11 – 1. + Français

- M. Boucher – 1. + Français

- M. Dufeuille12 – 1. + Français

Il va sans dire que vous ne remettrez pas chaque exemplaire à domicile mais un seul paquet à la Défense et au Français pour les deux journaux et aux sénateurs, le Sénat n’étant pas réuni, très tranquillement, quand vous passerez dans leur quartier. Rochebouët13 qui était au conseil général s’est chargé hier des quatre princes14. Quand vous verrez le duc de Nemours15 naturellement, assurez-vous qu’il a été exact et mettez bien sur son dos le duc d’Aumale chez qui il doit dîner demain, le comte de Paris et le prince de Joinville, outre le duc de Nemours. L’Étoile n’a encore rien publié. Je vous l’enverrai dès qu’elle parlera. Je me promets toujours de partir samedi dans l’après-midi

pour Rochecotte et mercredi pour Paris. Cette fois je n’attrape personne mais je vous parlerai à peine mercredi en arrivant et je ne dînerai chez vous que plus tard, s’il plaît à Dieu.

Mille tendresses

Alfred.

PS. Je ferai mes pâques87 samedi avant de partir. J’ai envoyé hier un exemplaire direct à Lavedan. J’en envoie un aujourd’hui à Antoine de Castellane.

 

*

9 mai 1879*

Cher ami,

Monsieur de Grandlieu1 ayant mis en situation de réclamer la présidence du Conseil et le portefeuille de M. Ferry, je vous arrive avec cette double ambition. Mon intention est aussi de vous confier l’ambassade de Rome et je vous en avertis d’avance pour que vous preniez disposition comme je prends les miennes.

M. Letort2 venu hier pour me féliciter a, en même temps, soigneusement examiné Mme de Caradeuc3. Il la trouve aussi bien que possible dans son état et autorise mon absence pourvu qu’elle ne soit pas longue. Je pars donc demain pour Angers4, j’y ferai rapidement mes affaires et, si Dieu le permet, je vous embrasserai tous avec grande joie dans l’après-midi

de lundi.

Alfred.

 

*Lettre publiée par Gérald Gobbi, Alfred de Falloux et Albert de Rességuier,une amitié dans le siècle. Correspondance 1879-1886, Paris, Société des Écrivains, 2013.

 

1C’est sous ce pseudonyme que Léon Lavedan collaborait au Figaro.

2Médecin de famille des Falloux.

3Belle-mère d’Alfred de Falloux, Mme de Caradeuc de La Chalotais, descendante de Louis-René de Caradeuc de La Chalotais, célèbre procureur général au Parlement de Rennes (1701-1788).

4Depuis le décès de son épouse, Falloux faisait souvent des séjours dans sa maison de l’Impasse des Jacobins, à Angers.

1Lettre publiée par Gérald Gobbi, Alfred de Falloux et Albert de Rességuier,une amitié dans le siècle. Correspondance 1879-1886, Paris, Société des Écrivains, 2013.

2Paul de Rességuier, frère aîné d'Albert de Rességuier.

3Dieudonné Henri Marie de Pérignon (1840-1889) et son épouse Geneviève (1842-1904), fille aîné d'A. de Rességuier.

4Benoist d’Azy, Augustin (1829-1890), époux de Berthe, née de Rességuier.

5Daru, Napoléon, comte (1807-1890), fils de l’un des dignitaires de Napoléon Ier, polytechnicien et officier d’artillerie. Entré à la Chambre des Pairs en 1832 où il prit part activement aux débats (en particulier dans la question des chemins de fer) ; député de la Manche en 1848 et 1849 ; adversaire intransigeant de Louis-Napoléon, il fut arrêté en 1851 et se retira de la vie publique jusqu’en 1869, date de sa réélection comme député de l’opposition libérale (département de la Manche). Devenu l’un des chefs du centre gauche, il représenta cette tendance dans le ministère Ollivier du 2 janvier 1870. Après l’inauguration de l’Empire libéral, il fut nommé ministre des Affaires Étrangères le 2 janvier 1870, mais démissionne le 11 avril 1870. Élu à l’Assemblée nationale puis au Sénat ; devenu monarchiste il fut un ferme partisan de l’Ordre moral. Non réélu en 1879, il se retira de la vie politique.

6Boucher Auguste (1837-1910), professeur et journaliste. Collaborateur du Journal du Loiret à partir de 1871, il était entré au Français et au Correspondant en 1875. Installé à Paris, il organisa le bureau de presse du comte de Paris. Peu après le décès de son épouse, il épousa, en 1877, la fille de Léon Lavedan.

7Decazes et de Glücksberg, Louis duc (1819-1886), homme politique français. Élu député orléaniste de la Gironde (1871), il fut l'un des chefs du centre droit à l'Assemblée nationale. Il contribua à la chute de Thiers (1873). Devenu ministre des Affaires étrangères (1873-1877), il dénoua la crise franco-allemande de 1875.

8Kerdrel, Vincent Audren de, Vincent Paul Marie Casimir Audren de (1815-1899), érudit et homme politique français. Représentant de l'Ille-et-Vilaine à la Constituante (1848) et à la Législative (1849), il vota avec le parti de l’Ordre. Élu à Vitré en 1852, il démissionna "pour ne pas proclamer l'Empire" et se retira de la politique. Il revint à la politique en février 1871 comme député du Morbihan. En 1876, il entra au Sénat où il siégea jusqu'à sa mort. Légitimiste, il était proche de Falloux.

9Denais Joseph (1851-1916), écrivain et journaliste angevin. Il fit son apprentissage de journaliste à 17 ans en collaborant à l'Union de l'Ouest et au Répertoire archéologique de l'Anjou. En 1876, Mgr Dupanloup l'avait appelé à Paris pour collaborer à La Défense dont il devint en 1879 le rédacteur en chef sous le pseudonyme de J. Hairdet. Fondateur, en 1886 de L'Observateur français, il fut secrétaire de l'Association des journalistes parisiens. Ancien collaborateur de L'Union de l'Ouest, J. Denais était le rédacteur en chef de La défense.

10Thureau-Dangin, Paul Marie Pierre (1837-1913), historien. Auditeur au Conseil d’État, il publia plusieurs ouvrages d'histoire notamment une Histoire de la renaissance catholique en Angleterre au XIXe siècle. Catholique libéral, il ne jugeait pas le catholicisme incompatible avec le régime républicain.

11Beslay François (1835-1883), fils de Charles Beslay, publiciste français, il fut nommé rédacteur en chef du Français et collabora au Correspondant, à la Revue Contemporaine, à la Revue d'économie chrétienne. Il publia Voyage aux pays des rouges (1873), Lacordaire, sa vie, ses œuvres (1862); Pie IX (1878); et plusieurs ouvrages de droit traitant des questions commerciales. Il devint alors le rédacteur en chef du Français.

12Eugène Dufeuille (1841-1911) est le secrétaire du cabinet particulier du comte de Paris. Orléaniste de conviction et journaliste de profession, il collabora au Journal des Débats, situé au centre gauche.

13Le général Gaëtan de Grimaudet de Rochebouët (1813-1899), homme politique. Conservateur royaliste, il avait été appelé par le président de la République, Mac Mahon, pour former un gouvernement conservateur au lendemain des élections d’octobre 1877. N’étant pas issus de la députation et de la majorité parlementaire, Rochebouët et son gouvernement furent frappés d’illégitimité par la Chambre, majoritairement républicaine. Ce gouvernement fut contraint de se retirer le 13 décembre 1877, trois semaine après sa formation.

14Louis-Philippe Albert, comte de Paris (1838-1894), fils de Ferdinand, duc d'Orléans et petit-fils de Louis-Philippe. Représentant de la branche cadette d’Orléans, favorable au drapeau tricolore, en lice avec le comte de Chambord pour la conquête du trône, il sera très courtisé par le camp conservateur après la mort de ce dernier, le 24 août 1884.

François-Ferdinand d’Orléans (1818-1900), il est le troisième fils et septième enfant de Louis-Philippe, duc d'Orléans puis roi des Français et de Marie-Amélie de Bourbon. Militaire de carrière, il partira combattre dans les rangs nordistes aux États-Unis. De retour en France en 1871, il sera élu député de la Manche et de la Haute-Marne. Convaincu qu’une restauration monarchique est devenue impossible, il se retire de la vie politique.

15Nemours, Louis Charles Philippe Raphaël d'Orléans, duc de (1814-1896).


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «5 avril 1883*», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, 1883,mis à jour le : 08/08/2023