1885 |
6 mars 1885*
Alfred de Falloux à Albert de Rességuier
Florence, 6 mars 1885*
Cher ami
J’ai reçu ici, votre bonne lettre et vos deux coupures dont je vous remercie mille fois. La réponse à celui qu’on ne nomme pas, m’a fait un plaisir infini, et j’en félicite bien sincèrement l’auteur par le même courrier.
L’absence de M. André, dont j’ai voulu compléter et récompenser le plaisir, par le voyage de Naples, me condamne à une brièveté, sur laquelle je ne me réglerai pas rue de Poitiers, soyez-en bien sûr.
Demain, je me propose de coucher à Gênes, dimanche 8, je passerai ma journée, et probablement la matinée du lundi, dans une auguste faveur, dont je jouirai, dussé-je la perdre, avec et par une entière sincérité : non cute, poster favorem favoris perdere causas !
Une fois Voltri1 derrière moi, je vous arriverai, cher ami, en ligne droite par Turin, Mâcon et aussi peu d’étapes que mes forces le permettront ce qui en compliquera encore plus [mot manquant] que je ne voudrais. Mlle de Fauvreau, qui est une reine, et le duc de Dino2, qui ne veut pas du tout en être une, vous envoient un très fidèle souvenir.
Au revoir, au revoir. Priez bien Dieu pour cela, cher ami, je vous en conjure.
Alfred
*Lettre publiée par Gérald Gobbi, Alfred de Falloux et Albert de Rességuier,une amitié dans le siècle. Correspondance 1879-1886, Paris, Société des Écrivains, 2013.
1Ville italienne située non loin de Gênes.
2Charles Maurice de Talleyrand-Périgord, duc de Dino (1843-1917).
