1885 |
4 avril 1885*
Alfred de Falloux à Albert de Rességuier
4 avril 1885*
Cher ami,
Je ne lis pas très attentivement les épreuves, d’abord par ma parfaite confiance en vous trois, ensuite parce que les événements ont donné une sorte de fièvre même à la politique angevine. Dans mon rapide examen, tout m’a paru parfait. J’ai fait cependant une observation que vous aurez sans doute faite même, mais je veux vous l’indiquer à tout hasard. À la 4ème ligne de Mme de Pastoret, on dit : les Annales tout court et en outre on n’a point indiqué en tête d’où sortait Mme de Pastoret. Je crois qu’il serait bon de mettre en note : « Annales de la charité, revue fondée par M. de Melun. » Tout le reste me paraît aller à merveille. Si cette indication ne vous arrive pas à temps, n’en ayez pas grand regret, car je n’en aurai point du tout.
Les journaux de ce matin jettent un grand doute dans toutes nos préoccupations. On parle de dissoudre la chambre1 sans attendre le scrutin de liste et avec le scrutin d’arrondissement. C’est assez triste pour être probable.
Nous avons tout à l’heure une réunion chez M. Joubert2. Je dois toujours partir après-demain lundi pour le Bourg d’Iré pour y passer tout le mois d’avril.
Au revoir, au revoir dans le mois de mai.
Alfred
*Lettre publiée par Gérald Gobbi, Alfred de Falloux et Albert de Rességuier,une amitié dans le siècle. Correspondance 1879-1886, Paris, Société des Écrivains, 2013.
1Les élections législatives se dérouleront comme prévu les 4 et 18 octobre 1885.
2Joubert André (1847-1891), collaborateur du Correspondant de 1869 à 1880 et de plusieurs revues d'Anjou.
