CECI n'est pas EXECUTE 28 avril 1885*

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28 avril 1885*

Alfred de Falloux à Albert de Rességuier

28 avril 1885

Cher ami,

Merci mille fois de m’apprendre que M. Mercier1 n’est pas rembarqué. Je vais lui écrire par le même courrier et faire tous les efforts possibles dans des conditions presque déraisonnables pour le rattraper. En attendant, je me suis servi de M. Rimbault, successeur de M. Letort2 à Candé, pour quelques malades et j’en ai été charmé en dehors du plaisir de faire enrager à mon tour M. Poitevin.

J’ai eu grand tort, cher ami, de ne pas vous répondre sur les Balbe, Balbi ou Balbo. Je n’ai aucun motif de me décider pour l’un des trois. J’ai connu à Turin le comte Balbo et j’ai connu à Paris les Balbe de Crillon. Sous la restauration on a parlé beaucoup de la comtesse de Balbi et tous trois se disaient de la même famille. Devine donc, si tu peux et choisis toi-même si tu veux me tirer d’un grand embarras. Mme de Mirepoix est née Crillon3. Peut-être a-t-elle une théorie sur les Balbe et des renseignements sur l’ancien ambassadeur de Sardaigne dont il est question dans la notice. Demandez-le lui, si vous en avez le temps. Pour moi, je suis hors d’état d’avoir la moindre notion juste là-dessus. Je viens d’écrire par le même courrier à Jardry pour lui accuser réception de ses copies et pour lui dire aussi que je continuais à me récuser. Quant à l’avis de Lavedan, comme vous l’avez très bien prévu, je ne le choisirai pas du tout pour mon compte, mais si vous penchez à croire, non seulement tous les trois, mais tous les quatre, que le public est d’un avis différent du mien, je suis prêt à m’y soumettre non seulement avec la bonne grâce inhérente à mon caractère mais avec la

plus entière sincérité. Hier, Henri d’Armaillé4 est venu passer la journée, la seule que me donna Mme de la Moricière5, la mère, avec ses deux cousines et s’est montré pour elles d’une parfaite tendresse. C’est le triomphe du silence dans certains cas, car aucune explication, à mon arrivée, ne m’eut obtenu un si bon résultat, quelque bien fondé, et quelque très motivée qu’elle peut-être. Je suis donc très encouragé et très décidé à en user de même avec Rochebot6, mais cela ne veut pas dire que je renonce à avoir de ses nouvelles et si vous pouvez en avoir par Charlotin, vous me ferez plaisir en m’en transmettant quelque chose.

Au revoir, au revoir.

Alfred

Dites-moi aussi comment vous aurez trouvé la pauvre Mme de Castellane qui doit vous arriver en même temps que cette lettre sinon la veille.

*Lettre publiée par Gérald Gobbi, Alfred de Falloux et Albert de Rességuier,une amitié dans le siècle. Correspondance 1879-1886, Paris, Société des Écrivains, 2013.

1Louis Mercier, officier de marine. Voir lettre du Ier mai 1885.

2Médecin des Falloux.

3Anne Juliette de Berton des Balbes de Crillon (1822-1900) épouse de Sigismond de Lévis-Mirepoix (1821-1886).

4Henri d'Armaillé (1820-1892), fervent légitimiste, propriétaire du château de La Douve, au Bourg d4iré, proche voisin de Falloux et son épouse.

5Marie Amélie Alexandrine, née Gaillard de Ferré d'Auberville (1827-1905).

6Gaston de Grimaudet de Rochebouet (1847-1909), propriétaire foncier à Chaumont d'Anjou (Maine-et-Loire).


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «28 avril 1885*», correspondance-falloux [En ligne], Troisième République, BIOGRAPHIE & CORRESPONDANCES, CORRESPONDANCES, 1885,mis à jour le : 08/08/2023